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ANKE | Cold.


Hilda Jörgen

Hilda Jörgen
Einsicht

Revelio

MessageSujet: ANKE | Cold.   ANKE | Cold. EmptyMar 13 Fév - 20:02

« You were my mad little lover in a world where everybody fucks everybody else over. You who are so far from me. Way across some cold neurotic sea. »
I.1. | 28 janvier 1927, 1h | Abymes des Catacombes, Nuremberg


Les catacombes l’étouffent dès qu’elle y pose un pied. Comme une longue caresse froide d’un inconnu dans les recoins les plus intimes de ton dos nu. Le murmure d’une personne honnie au coin de l’oreille, avec sa respiration rauque que l’on sent toucher la peau. Hilda a toujours envie de vomir, quand elle pénètre les sous-sols de la ville. Et Merlin sait que cela arrive souvent. Le nez est plissé, et la grimace met un petit temps avant de se dissiper. La Première qui, naturellement, est rarement de bonne humeur, devient encore plus sèche dès qu’elle est sous-terre. L’absence de fenêtre, de lumière, rien que les quatre murs étroits l’irrite, pour ne pas dire autre chose. Après être descendue, il faut encore les traverser, ces satanés dédales. Tâche ingrate, qui indisposent ses pieds, son nez, jusqu’à la tranquilité de sa respiration. Elle s’y astreint cependant, comme un martyre endosse sa croix, et subit son sacerdoce personnel : marcher.
Impossible de transplaner jusqu’au repère de l’Einsicht, impossible aussi de tomber dessus au détour d’un virage. Il faut connaître les secrets, les pièges et les énigmes permettant d’atteindre le coeur de l’organisation. Hilda ne supporte pas de visiter ses troupes là-bas. Presque toujours, ils sont invités directement à proximité des massacres, ou elle retrouve ses proches dans une planque plus proche de la lumière du soleil. Les nuits qu’elle a pu passer ici sont des cauchemars entiers dont elle préfère ne pas se souvenir. Aujourd’hui, cependant, la tâche est inévitable. Enfoirés.

Elle ne se défait de la capuche de Heimdall qu’en approchant du repère. Personne n’a croisé son chemin, elle sait que ce n’est pas une coïncidence. Toute la vermine alentour a du remarquer l’uniforme de Heimdall et fuir aussi vite que possible. Surtout si tôt après la capture de Grindelwald. Hilda met enfin pied parmi les siens, et l’effervescence qui règne malgré l’heure tardive le prend déjà à la gorge. La panique, la tension, la nervosité est sur tous les visages. Impossible de faire le moindre pas sans être reconnue. La discrétion, vraiment, n’est pas le fort de Hilda. Le regard que lui lancent certains Bienfaiteurs donne déjà la couleur des rumeurs qui courent. Enfoirés. Elle a failli y rester, et on va lui faire la morale. Elle a failli crever, et deux fois, et on lui en veut encore.
Comme si elle était dupe.
Comme si Grindelwald n’avait pas une vision très vaste de “tête à tête”.
Comme si elle n’avait pas compris pourquoi la garde rapprochée du Maître avait transplané avec lui.
En un sens, lui ou elle, le choix est vite fait. Qu’il se fasse capturer, tant qu’elle peut encore vivre et, surtout, user et abuser de l’artefact qui pulse en coeur dans sa poitrine. Elle voudrait tous leur ordonner d’aller se faire foutre. Malheureusement sa parole n’a pas de valeur performative devant eux. Il faut donc se contenter de passer, la tête haute, à la recherche de son groupe de monstrueux, sûrement cachés dans un coin pour ne pas subir le courroux des autres incompétents. Il faut se presser aussi, de peur de croiser.

C’est au détour d’un virage qu’elle lui apparaît. Toute suffisante d’une aristocratie qu’elle ne représente plus. Elle n’a pas l’air en forme. Elle n’a pas l’air contente. Tant mieux, Hilda ne l’est pas non plus. Son visage se crispe à sa vue, bientôt réciproque. Le couloir, déjà, se vide doucement en réalisant que les deux femmes s’affrontent du regard et se rapproche. Enfoirée. Chienne. C’est à cause d’elle, tout ça, Hilda en est persuadée sans aucun preuve, par simple amertume. “Cardinale,” crache-t-elle presque en arrivant à son niveau. Sa main s’est posée sur la garde de sa baguette, bien qu’elle sache que la dégainer serait une erreur. Pas tant pour se rassurer que pour assurer à son adversaire de sa dangerosité. Hilda dispose d’assez de hargne pour handicaper la plus grande des Bienfaitrices avant de mourir. “Sache que le Burggraf Reinhardt est toujours disposé à nous apporter sa protection.” Les mots de Konrad, pas les siens. Anke Sternberg ne veut pas entendre ce que Hilda souhaite lui dire, ce soir.

Anke Sternberg

Anke Sternberg
Einsicht

Revelio

MessageSujet: Re: ANKE | Cold.   ANKE | Cold. EmptyMer 14 Fév - 10:42



► 28 janvier 1927, nuremberg | say something i’m giving up on you
cold.
hilda & anke
L’air frais a fait ce que personne n’aurait pu faire pour elle : la calmer. Pas totalement, non, il ne faut pas non plus croire au Père Noël, mais suffisamment pour que, lorsqu’elle remette les pieds dans les catacombes, une heure après en être sortie, les tatouages aient cessé de lui brûler l’épiderme en se déplaçant et qu’elle ait une respiration plus paisible. Les premiers couloirs des catacombes laissent passer un homme au pas vif, et bientôt les sons un peu sourds, un peu lourds, cèdent la place à une démarche plus sèche, plus droite, plus cassante tandis que le polynectar cesse de faire effet. D’un pas impérieux, la Cardinale rejoint les boyaux où se terrent les membres de l’Einsicht et ce n’est qu’une fois qu’elle se trouve en lieu sûr dans leur repaire, ayant passé tous les obstacles possibles, qu’elle s’autorise à tirer une cigarette d’un étui en métal et à l’allumer. Elle sait qu’un lycan -ou un animagus canin, pour tout ce qu’elle ignore des rangs d’Heimdall- pourrait suivre à la trace l’odeur, et elle est bien trop intelligente pour se laisser prendre en semant des indices olfactifs dans les dédales des catacombes de Nuremberg.

Les talons claquent sur les pavés inégaux et la Cardinale se dirige, clope au bec, vers son bureau. Elle y pose la cape qui l’avait couverte pour son escapade nocturne, vérifie qu’on ne lui a pas laissé de messages -mais qui pourrait bien vouloir la contacter en des heures si sombres hein ? Personne. Ceux qui le pourraient doivent savoir que ce n’est pas le moment de lui envoyer une missive, que ce soit de réconfort ou d’anxiété.
Elle pourrait aller voir ses troupes, les remotiver, mais pour l’heure la seule personne qu’elle veut voir n’a pas été vue dans les boyaux. Où est-elle, cette sale petite garce ? Probablement en train de se terrer quelque part, d’attendre que ça passe. Les nasaux d’Anke laissent s’enfuir la fumée épicée de sa cigarette, elle semble être un dragon courroucé à l’instant, et puis l’image -fugace- s’efface. Elle fait les cent pas, avant de finalement s’asseoir dans son fauteuil et de jouer machinalement avec le pendentif à son cou, souvent sous plusieurs couches de vêtements. Les reliques de la mort, cette vieille croyance, cette plaisanterie, qu’ils avaient de leurs années de Durmstrang, elle, Gellert, Magnus et Konrad. Jeunes et cons, unis dans la quête du pouvoir, mais qu’est-ce qu’il en reste, de toute cette merde ? « Rien. », répond-elle, en se parlant toute seule, de cette voix rauque dont certains se sont moqués quand ils étaient enfants. Pauvres cons.

Les pensées d’Anke reviennent sur celle qu’elle guette, la proie qu’elle attend pour lui fondre dessus sans autre forme de procès. L’ire se remet à gronder dans son for intérieur, et elle ferme les yeux un moment, inspire longuement, se souvient de la lune haut dans le ciel qu’elle a admirée pendant peut-être plusieurs minutes tandis qu’elle était dehors. Un instant, la brune s’interroge sur le sort à réserver à Hilda. Le sort qu’Heimdall lui a peut-être réservé d’ailleurs, la déchargeant involontairement du fardeau de l’interrogatoire.
Hilda est-elle déjà ou morte, ou capturée -les deux étant équivalents, bien malheureusement ? Gît-elle quelque part dans cette forêt où elle devait retrouver Gellert ? A-t-elle trahi, et payé son méfait de sa vie ? Tant de questions qui restent en suspens. Tant d’incertitudes qui méritent réponse immédiate.

Anke se meut, baguette de duel en main. Son sixième sens peut-être, ou autre chose, lui indique une menace, ou un changement d’atmosphère. Les runes s’agitent sur sa peau, des picotements qui remontent le long de la colonne vertébrale. La Cardinale sort de son bureau, silencieuse comme une ombre, à l’exception de ses talons qui annoncent son avancée assurée et déterminée. Le port haut, la tête droite, cet air de défi constant sur les traits. Walter est quelque part dans les couloirs, l’odeur d’after-shave reste en suspens, à croire qu’il en a aspergé un pilier. Ce n’est pas lui qu’elle veut trouver. Des silhouettes peuplent les couloirs, assises par terre ou sur des bancs de fortune, cherchant à panser les blessures des monstrueux. L’Einsicht lèche ses plaies et prend soin de ceux qui ont souffert pour la cause -pas forcément celle de Grindelwald, Anke en est consciente depuis quelques années. L’Einsicht a besoin de se réunir, de se rassembler, mais c’est sans compter le climat délétère entre les femmes de pouvoir qui trônent à la tête de deux de ses branches.
Est-ce un reste de leur histoire ? Toujours est-il qu’Anke sent Hilda avant de la voir, et qu’elle se raidit dans son attitude nobiliaire et dans son aspect facial.

Foutez le camp. ordonne-t-elle sans le dire à ceux qui sont dans les parages. Ou bien prononce-t-elle d’une voix impérieuse et grave ces mots ? Impossible à dire, tant c’est peut-être l’instinct de survie qui parle chez leurs sous-fifres.

Face à face, elles se toisent, la plantureuse rouquine et l’ancienne brindille brune. Les yeux brillent de haine, là où autrefois c’était bien autre chose qui les éclairait. Le titre est donné, certes, mais à la manière d’une insulte, à laquelle répond Anke sans fléchir : « Première. » L’iris se pose sur le mouvement d’Hilda, main sur la baguette, un rictus étirant un coin de lèvres chez Sternberg. Oui, elles pourraient se battre, probablement, mais elles savent se tenir, et Hilda apporte -étonnamment- de bonnes nouvelles. Alors Anke s’efface sur le côté, lui laisse le chemin libre, comme pour l’inviter silencieusement à aller en discuter dans une pièce où on leur foutra la paix, où les oreilles ne seront pas tendues comme elles le sont maintenant. Et tandis qu’elles avancent, elle-même range sa baguette dans son étui et invite Hilda à en faire de même : « Tu peux lâcher ça, je ne vais quand même pas me rabaisser à t’attaquer alors que tu viens me faire une annonce pareille. » Comme si elle oubliait, un instant, Gellert emprisonné par Heimdall, Gellert trahi, Gellert pris au piège, Gellert qu’elle avait encouragé à aller faire une tournée d’insp— Non. La faute est entièrement celle des Monstrueux, toujours. Elle la mène jusqu’à son bureau et ferme la porte derrière elles. Plusieurs sièges semblent prêts à accueillir Hilda, et Anke les désigne sans mot dire, offre silencieuse de répit à celle qui a dû passer la soirée à fuir ces enfoirés d’Heimdall. En bonne hôte, elle propose : « Veux-tu quelque chose à boire ? » Après tout, il s'agit ni plus ni moins d'une réunion de travail, les affects et les accusations attendront que la nuit avance. Autant s'efforcer de ne pas lui sauter à la jugulaire dès le départ, ça pourrait la braquer. Il y a des informations dont elle a besoin avant tout débordement.

« Ainsi, ce cher Konrad veut bien nous protéger ? » L’offre lui paraît absurde et insultante. En même temps, elle n’en attend pas moins de Reinhardt, toujours sournois et méprisable dans ses actions. Si elle n’était pas activement recherchée, nul doute qu’elle irait lui dire en face ce qu’elle pense de ses manières, mais le monde est mal fait. « A-t-il précisé comment il comptait le faire ? », interroge-t-elle avec nonchalance, en se défaisant de son pull épais et en dévoilant les runes et les symboles qui ornent le haut de ses bras et de son dos, et en s’asseyant sur son bureau.

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Hilda Jörgen

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Einsicht

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MessageSujet: Re: ANKE | Cold.   ANKE | Cold. EmptySam 17 Fév - 18:54

« You were my mad little lover in a world where everybody fucks everybody else over. You who are so far from me. Way across some cold neurotic sea. »
I.1. | 28 janvier 1927, 1h | Abymes des Catacombes, Nuremberg


Première. Cardinale. Elles se font face et déjà Hilda croit que le tonnerre va tonner, le ciel se déchirant pour laisser place à la colère dévastatrice de celle qui a fait brûler Nuremberg. « Tu peux lâcher ça, je ne vais quand même pas me rabaisser à t’attaquer alors que tu viens me faire une annonce pareille. » La phrase est presque polie. De surprise, Hilda ne bouge pas sa main, toujours posée sur un pommeau niché à sa taille. Sa garde restera. Elle se trouve en territoire ennemi, pour tout ce qu’elle en sait. Grindelwald voulait la démettre de ses fonctions, pour tout ce qu’elle en sait. Et Anke doit y être pour quelque chose, c’est évident. Le visage toujours fermé, elle la voit l’inviter à la suivre. Un endroit plus calme, sûrement. Hilda a sûrement perdu l’habitude de l’intimité, tant elle se trouve souvent mêlée à ses Monstrueux. Habituée à la foule des concerts. L’osmose des Shterki. La solitude n’a pas de sens, et elle préfère toujours donner ses ordres là où tout le monde peut l’entendre. Elle oublie, souvent, qu’Anke opère dans l’ombre. Rien ne se sait, dans sa Branche, et pourtant elle sait tout. Tout le monde s’espionner, pinaille, et on raconte qu’elle peut laisser des frères ignorer qu’ils font tous deux partie de l’Einsicht. De tels secrets n’existent pas à la Monstrueuse.
Il faut donc la suivre, la p’tite coincée rachitique qui ressemble plus à un homme qu’à une femme. Jusqu’à un bureau, qui rappelle à qui l’oublie que l’individu est habitué au luxe. Anke la Landräfin, hein ? Tout pour retrouver un simulacre de noblesse. Hilda, elle, souhaite le pouvoir sans le cadre. Les simagrées l’indiffèrent chaque jour davantage. Et celles que lui sert Anke l’irritent même. La Première reste à l’entrée, ignore le siège, lève une main de refus lorsqu’on lui propose à boire. « Je n’ai pas le temps pour ce cirque, j’ai des choses à faire, merci. » Et ces choses à faire n’ont rien à faire avec elle. Ou plutôt, plus rien à faire avec elle. La familiarité, le mépris qu’elle utilise pour parler du Burggraf l’irrite. Son calme l’irrite. Cette salope cache quelque chose, prépare quelque chose et Hilda la préfèrerait ouvertement hystérique. Insulte-moi. Essaye de m’attaquer. Ne me propose pas de thé empoisonné, ne commence pas à décortiquer les trois mots que j’ai pu dire. La Première veut déjà partir. Qōl Ekhád pulse contre son coeur, lui rappelle la proximité des siens. Elle brûle de les rejoindre et de pouvoir commencer, enfin, à contrôler cette chute libre qu’elle subit depuis trop longtemps. « Rien de plus que d’habitude, ne t’excite pas. Il ne va pas nous courser, et devrait faire en sorte que ni le gouvernement ni heimdall ne vienne foutre le nez ici. » Le nom de l’ennemi a été articulé avec une haine douloureuse, comme on crache un terme tout en voulant l’insulter. Prononcer ce nom, de telle façon, est déjà presque une attaque. Une promesse d’attaque. Quand Hilda prononce un nom comme cela, c’est qu’il n’y a plus rien qui puisse le sauver.

Elle a envie de prononcer celui d’Anke de la sorte. De lui cracher à la figure, à cette pute qui a du manigancer sa ruine. À la limite, que Grindelwald soit capturé, que tout soit perdu, que la cause touche à sa perte, tout cela est un problème qu’elle peut affronter avec logique. La certitude qu’Anke ait cherché sa ruine, cependant, lui tord les tripes. Salope. Dire que Hilda a pu ployer devant elle. À genoux, et émue, servile et docile. Devant sa beauté, sa tendresse, la courbure acérée de son corps, elle a même, parfois, gémit. Hilda a tant aimé être désirée par cette femme, durant ces cruelles années de solitude où la carrière n’existait plus et le pouvoir n’était pas encore là. Échine courbée, langue déliée, elle a flatté et caressé la Cardinale avec une soumission purement personnelle qui, loin des quartiers personnels, n’avait plus de sens. Une passion qui, aujourd’hui, est dénuée de toute pertinence. Au contraire, c’est la servilité d’autant qui anime la révolte d’aujourd’hui. De l’avoir aimée, Hilda la hait. D’avoir été trahie, encore, Hilda se vengera.

« Bien sûr, l’accord est avec la Monstrueuse. Je suppose juste que vous faites partie du… lot. » Petit sourire en coin, mesquin et peu flatteur. Hilda ne parle qu’au nom de la Monstrueuse, et elle refuse à Anke le droit de parler pour autre chose que la Bienfaitrice. « Après, si tu souhaites quelque chose en particulier du Burggraf, je suppose que tu peux aller lui demander de toi-même. » Hilda, elle, se déplace pour assurer ce genre de chose. Et le soupçon d’unité qu’il pouvait exister en les Branches autrefois n’a plus sa place sans Grindelwald. « Bien. Je vais te laisser avec ton thé et tes petits gâteaux. » La main lâche enfin la baguette pour se poser sur la poignée de la porte. Hilda est pressée. « Je n’ai pas le temps. » Pour toi. Pour ta curiosité. Pour m’intéresser à ta protection. Pour faire semblant de vouloir te plaire. Pour jouer à la politesse en pleine période de crise.

Anke Sternberg

Anke Sternberg
Einsicht

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MessageSujet: Re: ANKE | Cold.   ANKE | Cold. EmptyLun 19 Fév - 0:13



► 28 janvier 1927, nuremberg | say something i’m giving up on you
cold.
hilda & anke
Si le calme apparent d’Anke irrite Hilda, la Cardinale bout intérieurement. Elle ne trouve pas chez Hilda cette inquiétude qu’elle espérait y déceler. Au contraire, tout ce qu’elle sent, tout ce qu’elle devine dans les attitudes de la Première, n’est qu’haine furieuse et colère à peine dissimulée. Rien qui ne lui prouve qu’Hilda n’a pas trahi, n’a pas fait passer un message à n’importe qui, n’a pas dénoncé la visite de courtoisie de Gellert. Alors elle veut en savoir plus, elle bout de ne pas comprendre, elle est convaincue que la bouche qui s’est ouverte est celle de la vélane déchue. La froide calculatrice se fait damer le pion par l’Enragée, comme on l’appelle souvent, et si Anke sous d’autres circonstances aurait pu laisser partir son homologue sans appesantir sa présence et risquer l’éclatement de l’Einsicht, elle ne peut à l’instant la laisser ouvrir cette porte qui leur assure un peu d’intimité. Ses réflexes de duelliste suffisent pour qu’elle saisisse sa baguette et la pointe sur la porte, et lance un Colloportus soudain, piégeant Jörgen dans son antre.

Était-ce prémédité ? Loin de là, elle aurait voulu que Hilda ait été raisonnable, comme elle -oui, certains pourraient se gausser de l’ironie. Elle ponctue, tout en baissant son bras et en replaçant une boucle de cheveux noirs hors de son champ de vision avec placidité. « Tu trouveras le temps, il faut qu’on parle. » La voix est plus impérieuse que faussement apaisée. Si l’autre résiste, alors Anke est forcée de durcir le ton, de durcir l’entretien. Elle se surprend à s’interroger, tandis que son regard glisse le long des courbes de la Rouquine-en-Chef  : est-ce qu’un pareil fiasco aurait pu se produire si elles ne s’étaient pas quitté ? Aurait-elle réussi à la convaincre du bien fondé de la discrétion, entre deux froissements de draps, entre deux caresses délicates ? Elle cille et fixe le visage de Hilda. Elle s’était dit qu’elle n’attaquerait pas à la jugulaire dès le départ, et elle a tenté de passer par un chemin détourné. Au pied du mur, elle constate qu’elle n’a plus le choix, que le sujet va devoir être abordé puisque son interlocutrice veut abréger la discussion. Un battement de cœur, ou deux peut-être, puis la Cardinale finit par articuler doucement, comme si elle s’en repentait -ah !-, quelques mots qui pourraient sceller son destin : « C’est moi qui ait poussé Gellert à te retrouver dans cette forêt, mais pas pour te tuer, crois-moi. » La voix grave reste stoïque, stable, pour transmettre une simple information, une brève confirmation, alors même que la Grande Bienfaitrice reconnaît une part de responsabilité qui lui broie l’âme -si tant est qu’elle en ait encore une. L’orage gronde dans sa voix tandis qu’elle poursuit, placide et drapée dans son orgueil de bras droit et conseillère de l’ombre de Grindelwald : « Je ne suis pas assez stupide pour t’insulter et croire que je te l’apprends à l’instant : tu le savais, je le savais, autant reconnaître mon acte. » La tête est droite, la lueur dans les yeux de l’ancienne Landgräfin toujours aussi arrogante que quand elle se présentait à la tribune de l’Assemblée. Ce n’est pas parce qu’elle avoue à Hilda avoir œuvré pour sa ruine qu’elle s’en sent coupable à l’égard de la Première : quiconque connaît un tant soit peu Anke Sternberg sait qu’elle ne verse pas dans la culpabilité, bien au contraire. Chaque action a une conséquence qu’elle veut bien reconnaître, sauf peut-être celle pernicieuse qui la placerait en partie à l’origine de la saisie de Grindelwald par ces fumiers. Si elle a agi ainsi vis-à-vis d’Hilda, c’est qu’elle considérait que c’était nécessaire : pas de sacrifice inutile dans la pensée froide de Sternberg. Elle tient toujours sa baguette, se dresse debout, à quelques pas de son bureau. Une position de duelliste au repos, mais il serait sot de croire qu’Anke ne saura pas réagir si quoi que ce soit vole en sa direction, un sort, un objet, une furie. Elle va à confesse sans chercher à alléger un quelconque fardeau, et poursuit, en plantant ses yeux dans ceux de Hilda : « J’espérais que sa présence te canalise et limite les dégâts prévus. Il va sans dire que les événements n’ont pas du tout tourné comme je m’y attendais. » Un accent amer accompagne ce constat, tandis qu’une narine se plisse faiblement.

Va-t-elle s’excuser ? Lui demander pardon ? Ça serait se méprendre sur ses intentions, se méprendre même sur son état d’esprit. La Cardinale reste en contrôle de tout ce qu’elle dit, tout ce qu’elle fait. L’offre de verre n’était pas purement que de la politesse ou une tentative pour gagner du temps : elle a réfléchi pendant son heure dehors, et elle a attendu aussi plusieurs heures que la Première se pointe de nouveau dans les catacombes. Elle a eu du grain à moudre et, bien qu’elle ait très fortement envie de défaire Hilda de tous ses attributs, elle sait que ce serait signer la condamnation à mort de l’Einsicht, or elle a trop sacrifié pour cela. « Par conséquent, je ne te le demanderai qu’une seule fois : est-ce toi qui a vendu Grindelwald ? » L’interrogation frôle l’insulte indirecte, Anke le sait pertinemment, mais elle se doit de la poser, fût-il naïf de s’attendre à un « Oui » sincère de la part de son ancienne amie pour la première question. C’est peut-être pour cela qu’elle la pose, finalement, cette question : pour se détromper réellement. Parce qu’au fond, il y a toujours quelque chose qui perce cette fureur non-feinte et empêche Anke de totalement considérer Hilda comme la traitresse qu’elle semble l’accuser d’être. Elle n’a pas pu se tromper à ce point sur la nature de la vélane lorsqu’elles ont fait un bout de chemin ensemble. La tendresse s’est tue, mais la raison froide veut vérifier ses capacités à juger de tout un chacun : et dans le doute, l’arme de duel est toujours fermement tenue. Parce que s’il s’avère qu’elle s’est trompée toutes ces années, elle le lui fera payer. On ne s’en prend pas à Gellert Grindelwald impunément. Elle poursuit, sans faire de pause après la phrase précédente : « Et si ce n’est pas toi, se peut-il que ce soit quelqu’un de tes rangs ? »

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Hilda Jörgen

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MessageSujet: Re: ANKE | Cold.   ANKE | Cold. EmptyJeu 8 Mar - 18:53

« You were my mad little lover in a world where everybody fucks everybody else over. You who are so far from me. Way across some cold neurotic sea. »
I.1. | 28 janvier 1927, 1h | Abymes des Catacombes, Nuremberg


Le sortilège quitte la baguette d’Anke, la porte frémit, la serrure clique. Enfermée. Hilda est enfermée. S’il y a bien une chose qu’Hilda n’aime pas, c’est d’être enfermée. Elle est enfermée, sous-terre. C’est une mauvaise idée, d’enfermer Hilda sous terre. Chacun sait que si la demi-vélane est irritable sous-terre, elle devient absolument incontrôlable si on fait l’erreur de fermer la porte ou de la diriger dans une salle trop étroite. Trop de souvenirs lui attrapent la gorge comme un Étau lorsqu’elle se trouve dans cette situation. Et cette tarée d’Anke qui croit pouvoir s’en tirer après ça. Hilda va lui faire payer, lui faire payer, lui faire payer.
Elle inspire. L’air ne rentre pas complètement dans ses poumons, comme s’il y avait un blocage, un drôle de mur au bord de la gorge qui ne laisse pas l’oxygène passer. Il fait chier. Et la Cardinale qui se met à lui parler. À lui donner des leçons. Il faut qu’on parle. Il faut rien du tout, Hilda n’est pas son chien. Elle n’est le chien de personne. La voix de Silke résonne dans sa tête, l’enrage plus qu’elle ne la calme, lui rappelle que tous ces enfoirés ne font que ça : les traiter comme des chiens. Leur seul véritable allié, c’était Grindelwald. C’est lui qui a voulu ces traités. Lui qui a promis des terres. Les autres de l’Einsicht ne sont que des petits teigneux racistes incapables de respecter ceux qui vont les bouffer.
Elle va la bouffer. Non. Inspire. La poignée dans sa main devient très froide, ou c’est elle qui chauffe énormément. Hilda a toujours tendance à littéralement s’enflammer quand monte la colère. Il faudrait éviter d’exploser devant Anke. Inspire. Elle essaye de se calmer, d’oublier Elja et l’Étau mais il y a encore l’autre chienne qui ramasse sa merde. Mais bien sûr qu’elle ne voulait pas la tuer. Mais oui. Comme si on pouvait croire le moindre mot qui sortait de sa bouche. On lui envoie Grindelwald, et on ne se dit pas que la Première y risque sa peau ? On ne change pas de Premier comme on change une bague de doigt. Qōl Ekhád palpite contre son coeur et elle est prête à le défendre jalousement. Sa place, c’est sa vie, et c’est un pacte bien trop cher à payer dans le bordel qu’est la Monstrueuse.Ce sacrifice fait, pas d’ordre à recevoir, de personne. Sûrement pas d’une traitre qui cherche à l’enfermer.

Les flammes dansent au dessus des doigts de la Première quand elle arrive enfin à affronter de nouveau la face de son adversaire. Il fait très chaud, dans la pièce. Il serait possible que ses cheveux flambent. « Je n’ai aucun compte à te rendre, Cardinale. » La main lâche la poignée, enfin, pour se plaquer contre le bois de la porte. La mâchoire de la Première est terriblement contractée, les mots sortent difficilement, d’autant plus durement. « Pour tout ce que j’en sais, tu as organisé la capture de Grindelwald pour prendre sa place. » Ce serait idiot, cependant, et un sourire cruel lui traverse le visage à l’idée qu’elle puisse être aussi stupide. « Tu m’avoues ta traîtrise et espère ma collaboration ? » Le sourire s’agrandit, sans joie. Il faut qu’elle sorte. La porte commence déjà à se consumer, et il ne manque qu’un mot, un seul, pour qu’elle ne la fasse exploser. « Je ne suis pas ton chien. Aucun membre de la Monstrueuse n’est ton putain de chien. » La voix porte davantage, plus fort que la peur, plus fort que ce qui lui serre les tripes. La panique lui a toujours donné des forces étranges. « Maintenant ouvre cette porte avant que je ne la fasse exploser. » Ou plutôt, avant qu’elle n’explose elle-même. Aucune idée de ce que sa magie va faire. Aucun contrôle sur ce truc enflammé qui commence déjà à grignoter ses vêtements et lécher ses doigts, son poignet. Toutes ses crises sont toujours payées cher.



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