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MAD | Darling.


Magnus Röhr

Magnus Röhr
Gouvernement | Heimdall

Revelio

MessageSujet: MAD | Darling.   MAD | Darling. EmptySam 17 Fév - 0:58


Darling


« Baby, you just make me mad. »


20 juin 1921 ◆ Magnus quitte à grands pas l'ambiance étouffante du tribunal réaménagé depuis deux mois en Parlement, loin de vastes salles de Nuremberg. Il fait une chaleur étouffante à Berlin. On n’est même pas encore en juillet, pourtant.

Berlin. C'est le pire bordel Magnus n'ait jamais connue. C'est d'ailleurs la pire période d'élections que Magnus n'ait jamais connue. En fait - si l'on oublie la Grande Guerre - c'est probablement la pire année, que Magnus n'ait jamais connue. Un grand foutoir qui n'a pas l'air de vouloir prendre fin. Il s'épuise à jongler entre Heimdall, le parlement et le conseil. Cäsar s'est barricadé, à Munich; il redoute une attaque de l'Einsicht. Et il n'a trouvé personne de mieux pour le remplacer que Konrad Reinhardt, celui qui précisément n'a pas été foutu de tenir son propre bourg correctement. Une véritable plaie. Sans parler du cadet des Sternberg; il est à peu près aussi incapable, que sa soeur est une traitresse. Reste Von Webber, qui elle, n'a l'air de se soucier de rien d'autre que ses petits soucis personnels. Autant dire qu'il ne reste pas grand-chose.

Magnus en a fini avec Berlin pour aujourd'hui. Depuis l'entrée du tribunal, il transplane. Un instant plus tard, il atterrit précisément au centre du grand Hall de Der Trum, à Hambourg. Par habitude, il jette un œil à l'horloge. Elle indique 16h30. Bien, il n'est pas si tard que ça. Il doit passer à son bureau déposer des documents avant de descendre au Siège. Perspective autrement plus réjouissante que les heures passées au parlement. Il monte la première volée de marches; de là, il emprunte l'un des escaliers magiques de la tour qui l'emmène en quelque seconde dans les hauteurs de l'édifice. Quand Théophilus était Landgraf, il avait installé son bureau en bas de la tour. "C'est plus facile." Il disait. Magnus n'était pas d'accord. En revenant en 18, il avait eu besoin de prendre de la hauteur. Alors il s'était installé au sommet.

En haut, il descend de l'escalier magique, et tourne à l'angle du couloir ou se trouve son bureau. Il lève les yeux. Hilda est là. Elle sursaute presque en l'entendant arriver, une main posée sur la poignée de la porte de son bureau. « Hilda ? » Il dit, surpris. « Qu'est ce que tu fais ici ? » Il ne s'y attendait pas. Hilda vient parfois à Der Trum, mais jamais en période de vacances, quand elle risque de croiser les garçons. Quand elle risque croiser Andreas. « Je te cherchais. » Fait-elle en souriant. Hilda est belle.
Depuis quand n'a-t-il pas passé plus de quelques heures avec elle ? Cela fait des semaines.
Ça ressemble à une éternité.
C'est bien trop long, une éternité sans Hilda.

Il arrive à sa hauteur, elle fait un pas vers lui, pose une main sur sa nuque pour l'embrasser, presque aussitôt. Depuis quand n'a-t-il pas embrassé Hilda ? Cela fait des jours.
Ça ressemble à une éternité.
C'est bien trop long, une éternité sans embrasser Hilda.

« J'en avais assez de ne pas te voir. Tu travailles trop, ces temps-ci. »
Elle ajoute avec une moue. « Je suis désolé, Darling. » Il passe sa main dans le creux de ses reins, et se penche en avant pour ouvrir la porte du bureau. D'un geste il l'invite à entrer. En passant, il agite sa baguette vers le bar et deux verres se remplissent d'un liquide ambré avant de se laisser porter vers lui. « C'est de la folie ces élections... », dit-il en  en déposant ses dossiers, qui atterrissement avec lourdeur sur le bureau. Il se laisse tomber dans le fauteuil en cuir. « Je déteste Berlin. Cet endroit est un véritable chaos. » D'un geste il passe un doigt sous le col de sa chemise pour desserrer sa cravate. « On se croirait figé à Nuremberg au moment de l'évacuation... » Il soupire. Hilda s'est assise à moitié sur le bureau devant lui.  Il lui reste un peu de temps avant la réunion de l'état-major, d'Heimdall. De toute façon, ils l'attendront bien. « Viens. » Il attrape la main d'Hilda pour l'attirer vers lui.  Elle s'assoit sur ses genoux. Il aime quand elle fait ça. « Excuse-moi, je ne devrais pas parler de politique. Tu te moques de ces incompétents, toi, n'est-ce pas ? » il sourit, passe le bout de ses doigts sur son visage pour replacer une mèche de cheveux derrière son oreille.

Il va aller l'écouter chanter à son prochain spectacle. Depuis quand n'est-il pas allé la voir ? Cela fait des mois.
Ça ressemble à une éternité.
C'est bien trop long, une éternité sans la voix d'Hilda.

Hilda Jörgen

Hilda Jörgen
Einsicht

Revelio

MessageSujet: Re: MAD | Darling.   MAD | Darling. EmptyVen 2 Mar - 12:44

« Thought of you as my mountain top, thought of you as my peak. Thought of you as everything,  I've had but couldn't keep. »
Flashback | 20 juin 1921 | Der Turm, Hambourg.


Il y a quelque chose de profondément abrutissant dans le vote. Hilda, tous les ans, regarde les petits sorciers allemands se précipiter vers le bureau de leur noble afin de donner une opinion qui, de toute manière, n’aura un impact. Tous les ans, elle participe aux élections, à sa manière. Il y a toujours un noble dans ses petits papiers, courant juin, et elle peut se mêler à la populace. Bien entendu, elle ne peut pas voter. Faire partie de cette foule, l’écouter et, surtout, profiter du raffut qu’elle provoque lui est bien utile. On apprend tant de choses, un 21 juin. Elle aime cette journée, avec un sourire mutin et des étincelles dans les yeux. Cette année, elle sera à Swinemünde, profitant du voyage pour passer un peu de temps à la plage. Elle a sorti Paul pour l’occasion. Elle a ses valises à faire. Il l’attend peut-être déjà. Le Majordome doit grommeler de son retard.

Et là voilà, à tout oublier, sur les genoux de son Landgraf. Le sien. Magnus Röhr, abominable créature prétentieuse, mégalomane, encore plus suffisante qu’elle-même. Elle adore cette façon qu’il a de se déplacer dans toute pièce comme si elle lui appartenait. Elle idolâtre ses mouvements vifs, la pesanteur qu’il donne aux choses, et pourtant l’étrange grâce qui le prend lorsque, d’un geste, il l’invite à venir. La facilité avec laquelle elle peut s’installer sur ses genoux. Le naturel avec lequel il la considère comme sienne et la pudeur qu’il prend pour lui faire comprendre la réciprocité. Elle aime les efforts qu’elle doit épuiser contre ses entêtements. Le voir craquer cependant. Toujours craquer. Et lorsqu’il devient à son tour hystérique de jalousie, il n’y a rien de plus satisfaisant.
Presque malgré elle, cependant, elle écoute tout ce qu’il dit. D’une oreille d’amante, de l’autre de l’Einsicht. Les ordres de son Premier résonnent dans ses oreilles, éternelle litanie qui l’empêche de se concentrer sur la voix de Magnus. Comme si elle avait besoin de quelqu’un pour lui dire d’espionner Magnus. (Il serait capable de la tromper, cet enfoiré.) Comme si c’était pour le Premier qu’elle avait glissé Petra dans la Tour elle-même.
Magnus lui cache quelque chose.
Une pute, un chiard, un coup d’État, elle n’en sait rien, il lui cache quelque chose. Est-ce de la paranoïa, un instinct qu’il faut écouter ou la dure réalité qu’un homme tel que lui a toujours quelque chose à cacher ? Il déteste Berlin. Il est épuisé des élections. Il ne lui en dit jamais plus. Lorsque Konrad et elle conversent, même de loin, de politique, tels sujets ne sont jamais abordés devant le Landgraf. Comme il le dit si bien : « Excuse-moi, je ne devrais pas parler de politique. Tu te moques de ces incompétents, toi, n'est-ce pas ? » Elle sourit, en effet. Oui, elle s’en moque, dit son sourire. Elle préfère se lover contre lui, glisser ses mains sur son torse, dans son cou, embrasser une tempe. Elle se demande combien de secondes il tiendra encore avant de la jeter contre le bureau. Elle aime lui laisser cette initiative. Des semaines, qu’ils ne se sont pas vus. C’est délicieux, des semaines sans avoir à ployer devant cet homme. Elle s’aime, quand elle ne le voit pas. Elle se déteste, quand elle craque et se retrouve à sa porte comme un petit chiot abandonné. Elle est coupable, dès qu’elle voit Magnus. Alors elle compense.
Il faut bien compenser.
Noyer dans l’amour débordant qu’elle lui voue quelque chose comme une dévotion à l’Einsicht. Et ce jour-là, plus que tout autre jour, elle a besoin de se faire pardonner. Elle a craqué plus que d’habitude. Paul l’attend, se rappelle-t-elle distraitement. Il faut qu’elle justifie le caprice d’être venue le voir. Pas au Premier, ni à Hjørdis, mais à elle-même. Il y a des reflets dans le miroir qu’elle a du mal à affronter, sans cela.
C’est pour cela, pour cette unique raison, qu’elle brise une parcelle du personnage qu’elle offre à Magnus. Hilda qui n’aime pas la politique. Hilda qui ne s’intéresse pas à ce genre de choses. Hilda qui se moque des élections et qui est juste excitée par les hommes de pouvoir. Cette Hilda qu’elle rêve souvent, dénuée de tout besoin de vengeance. Celle qui n’aurait jamais été bafouée.

« Tous des incompétents sauf toi, Darling. » commence-t-elle avec l’abominable impression d’y croire. Ses lèvres embrassent la main de l’homme venu caresser ses cheveux. « Cela doit être fatiguant, de te dévouer à des ingrats pareil. » Et de se pencher, de caresser sa mâchoire de son nez, de murmurer à son oreille, le corps plaqué contre le sien, ivre de sentir enfin, de nouveau, sa chaleur. « Tu sais, je me dis parfois que tu fais partie de ces agents secrets qui sont si à la mode dernièrement. » Elle a un petit rire, dissimule un tremblement bref, ivre de prononcer ces mots en sa présence, n’osant presque pas aller jusqu’au bout. Sauf que Hilda ose toujours. Et c’est toujours cela qui fait sa perte. « Tu serais parfait, en agent de Heimdall. »
MAD | Darling.

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