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Axel | Survivor.


Axel Hirschfeld

Axel Hirschfeld
Einsicht

Revelio

MessageSujet: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyJeu 1 Mar - 18:58


Axel Hirschfeld
Marginaux & Einsicht




« For my power is made perfect in weakness. »

INFORMATIONS
Nom ◆ Hirschfeld. C'est le nom de Maman. Il sait pas ce que c'est le nom de Papa mais ça lui va bien d'avoir celui de Maman. Dedans y a Hirsch et Hirsch ça veut dire cerf alors c'est sans doute bon signe. Des fois il imagine qu'en vrai il est un cerf et que si ses pattes sont tordues c'est parce que son corps s'est trompé et a cru que c'était ses bois. Peut-être qu'en fait il est pas humain du tout et qu'il aurait dû naître dans les forêts et prendre part à la Chasse Sauvage. C'est dommage, il va pas pouvoir. Plus maintenant, en tous cas.
Il aurait peut-être dû changer son nom. C'est vrai que ça a plein de choses à dire, ce nom. Déjà, ça dit qu'il est un peu plus cerf qu'humain, et peut-être que c'est ça qui fait grimacer tout le monde. Et puis c'est aussi un nom Moldu et il veut pas être un Moldu. Il sait que son grand-oncle en est un et qu'il est médecin, qu'il travaille quelque part en Allemagne et qu'il a de l'argent. Pour le bien que ça lui fait. Contacter son grand-oncle l'a jamais beaucoup aidé, de toute façon. Il trouve que l'autre a pas trop mérité de porter le nom du cerf. Maman lui a toujours dit que si, il le méritait, qu'il était aussi un cerf comme eux, juste un cerf un peu différent et que c'était pas grave.
Prénom ◆ Axel, évolution germanique du prénom hébraïque Absalom. Lui, il s'en fout un peu de ce que ça veut dire, tant qu'on l'emmerde pas avec. L'avantage, c'est que c'est facile à prononcer. A-xel. Deux syllabes. Y en a qui arrivent quand même à se planter, les cons. Y en a qui disent Axelle. Ils sont cons.
Surnom ◆ Ce qui est bien avec les prénoms courts, c'est qu'on peut pas trop y coller de diminutifs. Tu ferais quoi pour réduire Axel, hein ? Une syllable ? Vas-y, appelle-le Ax pour voir, pas dit qu'il te réponde. Si t'as droit à un regard mauvais, ce sera déjà bien.
Par contre, son prénom, il aime pas trop que les gens le connaissent et encore moins le disent. C'est une vieille superstition, on sait pas trop où il l'a prise, toujours est-il qu'il se présente jamais avec son nom. Jamais. Ceux qui connaissent son prénom, ils le connaissent généralement pas bien longtemps, ils font en sorte de l'oublier vite vite avant d'oublier tout le reste. On peut faire beaucoup de choses avec un prénom quand on sait les trucs qui vont bien, on peut maudire, on peut torturer.
Alors ça a pris assez vite, on l'appelle le Mécaniste. C'est plus court que « celui-qui-répare-des-trucs ».
Lieu & date de naissance ◆ 30 juin 1894 à Magdebourg, pas loin de l'ancien cabinet de son grand-oncle. Un peu ironique pour quelqu'un comme lui de naître dans une ville qui s'appelle un truc genre « le château de la fille » mais bon. On s'y fait. On n'y réfléchit pas trop. De toute façon, il a pas mis les pieds à Magdebourg depuis longtemps. C'est pas qu'il voudrait pas, il voudrait bien, parce que y a toujours des souvenirs là-bas et la maison, même si elle appartient sûrement plus à sa famille maintenant. Ce serait bien de dormir dans une maison, pour une fois. Mais s'il retourne à Magdebourg il sait que les grands messieurs en noir que Maman appelait la police viendraient le chercher, alors il préfère éviter.
Nationalité ◆ Allemande, pour ce que ça change.
Métier ◆ Il se désigne comme « répareur ». C'pas un mot ? Ben on s'en tape. Axel, il répare des trucs, c'est son boulot. Il répare des trucs que personne d'autre veut réparer et qu'on n'a pas trop envie que ça se sache qu'on les a ou qu'ils se sont cassés. Il répare des baguettes, des Portoloins, des Mains de Pendu, des gens, des relations. Il répare ce qu'on lui donne avec ce qu'il a. Pas besoin d'être magique pour savoir réparer des choses magiques, c'est tout de la mécanique au final, et c'est pour ça qu'il est le Mécaniste. Parce qu'au moins y a des choses qui peuvent être réparées.
Lieu d’habitation ◆ Là, en ce moment, il s'est trouvé un bidonville aux abords de Nuremberg. C'est pas un endroit très sympa, pour peu qu'on puisse jamais qualifier un bidonville de sympa, mais ça pourrait être pire. Surtout que bon, le gars qui tient la ville, là, il s'en fout un peu de tout ça, il a d'autres trucs en tête que de virer les marginaux qu'ont construit leur communauté même pas dans sa ville mais à côté. Bon, c'est sûr que s'il s'en foutait moins et était du genre sympa, p'têtre il pourrait leur filer quelques commodités qui seraient pas malvenues, genre de l'eau qui sent pas l'enfer, mais Axel ça lui convient bien comme ça. Il a pas l'instant de rester longtemps, de toute façon, parce qu'il reste jamais nulle part trop longtemps. Y a toujours un truc qui se passe et qui le force à bouger, la dernière fois c'est parce qu'on l'a traité de monstre et qu'on a voulu le pendre parce qu'il a mangé le chat d'une petite fille. Il avait faim putain c'est pas compliqué à comprendre. Puis les chats errants du coin ils étaient déjà tous couic. Alors ouais bien sûr que la gosse elle a chialé tout ce qu'elle pouvait mais au moins il lui a offert une patte, cuite même, je vois pas de quoi on se plaint. Il a songé à remonter vers Berlin parce qu'on dit qu'à la capitale même les marginaux comme lui peuvent devenir riches. Enfin, pour l'instant, Nuremberg, ça lui va bien. Tant qu'y aura des chats.
Statut de sang ◆ Sang-mêlé. Y a du moldu et du sorcier un peu dans tous les sens, on sait pas trop qui qu'est quoi, ça compte plus tellement passé un certain stade. Enfin, côté papa, on sait plus trop. Il a eu le mauvais goût de disparaître assez vite. Probablement pas important. C'est pas comme si Papa risquait d'être un noble ou un truc comme ça. En tous cas, c'était un sorcier, ça Maman veut bien le dire. Elle appuie dessus, même. Que Papa et Maman étaient tous les deux des sorciers, comme si ça changeait quoi que ce soit. Quand on lui pose la question, elle ronchonne un peu, puis elle admet du bout des lèvres qu'elle sait qui est Papa et qu'elle veut pas en parler. Que c'est un sorcier, c'est tout ce que vous avez besoin de savoir. Axel sait pas trop ce qu'elle cache. Sait pas trop s'il veut le savoir.
Ce qu'il sait c'est que Maman elle a une bague au doigt, donc elle l'a marié le père disparu, et puis après elle a jamais repris d'homme. Pas qu'elle voulait pas. Elle aurait bien aimé se trouver un mari riche et sorcier pour remonter un peu sa cote en société. Sauf que ben, les maris riches et sorciers, déjà ça court pas les rues mais en plus ça aime pas trop récupérer les mouchoirs utilisés des autres, surtout si y a un chiard accroché à la jupe du mouchoir. Donc elle est restée toute seule.
Classe sociale ◆ Marginal. Marginal de partout. Les moldus n'en veulent pas, les sorciers non plus. Lui, ça le dérange un peu, mais il va se taire, puis ruminer dans son coin. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Il est pas assez monstrueux pour rejoindre la Monstrueuse, il l'est trop pour vivre en société. Alors il s'installe dans un bidonville quelconque et ramasse tout ce qu'il trouve et répare des trucs. Parfois il bouge, parce que rester au même endroit trop longtemps ça l'embête, et il se retrouve une maison de bric et de broc quelque part entre les deux mondes, sorcier et moldu, et il cherche à se faire un réseau. Que des gens comme lui, des marginaux dont personne ne veut. C'est sa petite bande de refusés, qu'il les appelle.
État civil ◆ Célibataire. L'a toujours été célibataire. Il sait pas trop ce que c'est de pas être célibataire, ça l'a jamais trop intéressé. Peut-être bien que ce serait chouette mais en même temps, tu l'as vu ? Pas comme si ça se bousculait au portillon pour venir lui faire des papouilles.
Sous-groupes ◆ Il aurait bien aimé aller chasser avec les Monstres parce qu'il a toujours pensé qu'il devrait chasser mais il peut pas. Faut être réaliste, quand on a les jambes comme ça, on court pas après les gens pour les manger. Puis il a pas les dents pour ça. Il a déjà réfléchi à se faire tailler les dents en pointe, il connaît un gars. Pour ce que ça changerait, hein... Il serait quand même pas assez un monstre pour la Monstrueuse. Pendant longtemps il a été triste et un peu enragé de pas pouvoir les rejoindre, de pas être assez bien pour eux, sans même avoir essayé. Sans avoir fait plus que les observer de loin. Peut-être il aurait voulu qu'ils viennent le chercher. La Monstrueuse est pas venue le chercher.
La Cardinale, elle, l'a fait.
Il a jamais pensé qu'il se retrouverait un jour démarché par Anke Sternberg elle-même et il a toujours un peu de mal à le croire. Il sait pas trop s'il fait officiellement partie de l'Einsicht, quoique y a bien eu ce truc avec l'artefact, mais il a pas trop compris ce que ça voulait dire. Il sait qu'il est à la Bienfaitrice. Ca lui plaît bien, comme idée.


Éducation ◆ L'a jamais été question de l'envoyer à Durmstrang, même quand on croyait encore que ça pouvait être une possibilité. Axel, il a appris ce qu'il sait sur le tas, avec des mômes du coin, à l'école publique des moldus et puis parfois avec Maman quand elle était de bonne humeur. Ça a pas duré longtemps. Juste assez pour qu'il sache lire, écrire un peu, compter sur ses doigts. De toute façon, on n'a pas besoin de plus dans ce monde, c'est ce qu'il dit en tous cas. À l'école, il était pas très bon, trop turbulent, trop dissipé. Rester assis sur un banc et écrire des lignes ça l'a jamais trop enthousiasmé. Il a vite arrêté de compter les coups de règles sur les doigts, de toute façon il savait pas compter jusque-là, et il les sentait plus à force. Même la fois où on l'a traîné au tableau en le tirant par les cheveux pour lui faire réciter un poème qu'il avait pas appris devant toute la classe, il a rien senti. Il a juste souri. Ce putain de foutu sourire rogue et méchant que ses instituteurs ont appris à redouter.
Le reste, il l'a appris tout seul. Il a fallu trouver un moyen de se débrouiller, de manger. Il mange pas beaucoup, c'est déjà ça, mais il a vite compris que pour survivre il lui faudrait des atouts dans sa manche. Alors il a pris des objets et il les a démontés et remontés, il a fait des dessins, volé des livres, appris. Des fois il prenait des conseils chez les vieux du coin ou ceux qui avaient l'air de savoir faire des trucs rigolos. Utiles, surtout. Ça a pris le temps que ça a pris et puis il a fini par réussir et maintenant il peut réparer tout et n'importe quoi. Il aime bien rappeler qu'il a appris tout seul, c'est peut-être sa seule fierté.
Tout seul aussi qu'il a fait l'apprentissage d'une médecine rudimentaire qui lui permet de soigner les petits bobos et les gros ennuis de ceux qu'il croise, ceux qui peuvent pas trop se permettre d'aller dans un hôpital moldu ou chez un guérisseur sorcier. Quand on a le corps d'un dieu des forêts, tout tordu et malsain, on finit par comprendre comment diminuer la douleur, comment soutenir des articulations qui se démènent pour ne plus supporter leur part du poids, comment mettre fin à des soucis extramaritaux sans tuer les gens. Il aime bien dire qu'il a appris le peu qu'il sait de la Mort elle-même. Ça donne un genre.

Opinion politique ◆ Axel, la politique, il s'en fout. Il vit un peu trop à l'écart du monde pour en avoir quelque chose à foutre. Il se gardera bien de dire le contraire, en tous cas. Faut dire qu'au début, il était bien tenté par l'Einsicht, pas tant parce que les moldus c'est mal et tout ça, encore qu'il les aime pas des masses, mais plutôt parce que c'est la seule organisation qui reconnaît les monstres. Sauf que, manque de pot, il est pas le bon genre de monstre. Alors il a rongé son frein et il sait plus trop quoi faire ni vers qui se tourner. Il aimerait faire changer les choses, ouais, ce serait bien. Il a un peu peur de la guerre et de ce qui pourrait lui arriver si l'Einsicht gagnait. Il serait peut-être considéré comme moldu. En tous cas, si devait y avoir un massacre, pour sûr qu'il y passerait. Les questions elles ont tourné dans sa tête et il s'est dit qu'il ferait mieux d'oublier toutes ces conneries et que de toute façon c'est pas comme si un type comme lui pouvait bien apporter quelque chose aux camps en présence, et puis y a eu la visite de la grande dame en noir. Celle qui lui a offert la rune qui orne son dos. Celle qui porte un oeil au doigt.

Réputation ◆ Il n'en a pas, et c'est tout un art de pas avoir de réputation. Tout un art de faire en sorte que personne sache vraiment qui t'es. Y a bien les marginaux et les hors-la-loi du coin qui se passent le mot quand ils ont besoin d'un truc à réparer mais même eux, ils savent pas vraiment qui ils vont voir, ils savent juste où et comment. Axel se veut être un fantôme. Axel en est un.
Y a qu'à Magdebourg, dans le petit cercle de ceux qui connaissent sa Maman, qu'on dit des choses un peu moins gentilles. On parle de lui comme l'enfant victime de la tueuse qui est devenu le meurtrier à son tour. Le premier-né qui aurait dû mourir et a pris sa mère à la place, comme pour se venger, comme pour dire que c'est lui le chef et pas la volonté divine. On se souvient du sourire arrogant qu'il a eu quand on a récité les derniers sacrements pour lui. On se souvient des flammes qui brûlaient dans son regard et de ce qu'il avait l'air prêt à dire, s'il avait encore pu parler.
Quoi qu'il arrive, je survivrai.

Particularités ◆ Si on lui demandait, il dirait que sa particularité c'est d'avoir vraiment pas de pot, mais on lui demande pas. En fait ce serait pas complètement faux. Né de deux parents sorciers, pour autant qu'il sache, il a vite fait déchanter les espoirs de Maman qui voyait en lui un bon petit gars capable de l'aider à son travail, un truc de sorcier qu'il a jamais vraiment bien compris, qu'il s'en fichait un peu aussi. Elle a attendu. Au début, elle se disait que peut-être il était juste bizarre, un peu lent au développement, puis après tout ce serait pas le premier truc douteux qu'il a fait, son petit Axelle. Et puis y a eu l'hiver 1907.
On l'appelle alors la maladie de Heine-Medin. Enfin, on l'appelle comme ça parce que dans la famille Hirschfeld, on connaît un peu la médecine. La plupart des gens disent seulement la paralysie infantile, la tueuse d'enfants, un truc un peu sympa comme ça. On parle déjà de poliomyélite dans certains cercles scientifiques mais chez les Hirschfeld on n'en est pas encore là, pas de ce côté-là de la famille en tous cas. Pour sûr que le grand-oncle Magnus il saurait. Mais le grand-oncle Magnus il a bougé à Berlin et il fait ses grands travaux révolutionnaires, il a pas le temps pour un petit-neveu qu'il connaît vaguement de loin et qui est en train de crever.
Un sorcier, ça n'attrape pas la polio. Maman sait bien qu'elle risque rien. C'est une maladie de non-magiques, ça, pas le genre qu'elle peut choper. Mais Axel il l'a, Axel il meurt petit à petit, il étouffe sous le poids de ses poumons qui se gonflent plus, sa jambe se déforme, et il va crever. Parce qu'Axel est amagique.
Et peut-être l'un des seuls amagiques à posséder un tatouage runique, un tatouage réalisé d'une main de maître, qui change légèrement son apparence.




HRP
Pseudo : Orphiel, mais je réponds aussi à Obélix Âge : Bientôt le quart de siècle Personnage : Inventé Face claim : Nahuel Perez Biscayart, merci Egon pour la donation de fc sisi Crédits : Mon cul. Où avez-vous connu le forum : Quoi ? Quel forum ? De quoi parlez-vous ? C'est pas moi, j'ai un alibi, j'étais au cinéma. Avez-vous des multicomptes : PAPY POPOL RPZ. Comment décririez-vous votre rythme RP : Inégal. Des fois je vais vous pondre cinq rps dans la journée et des fois je vais disparaître comme un gueux. Askip je reste rapide à la détente même quand j'oublie (et faut me poker si j'oublie, ça arrive, mais j'vous aime, je suis juste un poisson rouge). C'est con, ça marche que pour le RP. Commentaire : Bite.

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MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyJeu 1 Mar - 18:58

THÈMES


Liens familiaux : Au début, la plus importante, c'était Mamie. Mamie gâteau qui vivait à la maison et jouait avec lui et lui montrait comment faire du point de croix, elle aimait bien faire ça, même si ses mains tremblotaient et que des fois elle devait finir avec sa baguette. Elle élevait jamais la voix, elle parlait tout doucement et elle riait avec ce petit grincement au fond de la gorge avant d'allumer sa cigarette. Mamie, elle a arrêté de l'aimer longtemps avant de mourir. Elle toussait et elle crachait beaucoup mais c'était pas pour ça qu'elle l'aimait plus. Elle refusait de le regarder et de lui parler. Marmonnait des prières quand elle devait s'approcher trop de lui. Quand elle est morte après avoir trop toussé, Axel a pas pleuré.
Papa, on l'a pas connu. Maman en parle pas souvent, elle dit juste que c'est un sorcier, qu'il est parti, et puis voilà. Ça a pas l'air de lui causer beaucoup de mal, elle est ni triste ni en colère, mais Maman n'est jamais triste ni en colère. N'était. Ça, c'est difficile. Se dire que Maman n'est plus là, c'est quelque chose qu'Axel a beaucoup de mal à faire. Il aimait bien quand il était petit et que Maman lui coiffait ses longs cheveux en lui disant qu'il était la plus belle et que tout irait bien. Parfois elle l'emmenait visiter sa famille et là il devait parfois faire semblant qu'ils étaient pas sorciers, comme quand ils voyaient le grand-oncle et sa famille. D'autres fois c'était l'autre côté de la famille et là c'était marrant, on faisait voler des pantoufles et puis y avait une théière qui gueulait « c'est prêt » quand c'était prêt.
Puis Maman est morte. Un accident bête. Un truc qui aurait pu être évité. On lui a dit qu'il devait partir parce que c'était sa faute, il l'a fait, sans comprendre. C'est pas lui qui a poussé Maman en bas des escaliers et l'a étranglée. C'est pas lui. Il aurait jamais fait ça à Maman. Qui va le croire ? Personne, alors ils disent que c'est un accident parce qu'il était dans ses jambes et qu'il a pas bougé à temps. Il aurait pas pu bouger à temps, on lui en veut pas. Mais il faut qu'il parte. Alors il est parti, tout seul, il est parti vivre loin des gens dans son bidonville et il a appris tout seul à réparer des trucs pour survivre. Des fois, il parle à Maman. Il lui raconte sa journée et les gens qu'il a rencontrés et le chien errant qu'il a adopté et appelé Cave Canem, parce qu'il a lu ces mots sur une image avec un chien quand il était petit. Il le prononce Kafé Kaném mais c'est un peu long alors des fois il dit juste « Chien ». Le chien répond. C'est déjà ça.

Vie amoureuse et sexualité : Tout ça, ça lui passe loin au-dessus de la tête. C'est pas que ça l'intéresse pas. Il a déjà imaginé des choses. Il a déjà ressenti des trucs dans le bas du ventre quand il voyait quelqu'un... mais c'est pas comme si ça l'intéressait vraiment. Enfin, plutôt, pas comme s'il s'autorisait à s'y intéresser. Il pense pas que quelqu'un pourrait vouloir de lui, il blâme personne pour ça, il voudrait sans doute pas de lui-même. Il s'est toujours dit qu'un jour il payerait quelqu'un si ça l'embêtait trop. De toute façon ce qu'il aimerait bien faire, il est à peu près sûr qu'il a pas le droit, ou en tous cas que ça plairait pas à beaucoup de monde. Au moins y a son imagination.
L'amour, c'est une autre affaire. L'amour c'est difficile et il comprend pas bien comment ça marche ni à quoi ça ressemble. L'a sans doute jamais ressenti, pense pas le ressentir un jour. Des fois, y a des filles dans le bidonville qui font du charme aux garçons et qui battent des cils et soupirent, et il comprend pas. Et puis les garçons ils montrent leurs bras et ils ont l'air d'avoir mal au ventre. Axel, il pense que l'amour, c'est avoir mal au ventre. Si c'est bien ça, il est très amoureux très souvent, mais c'est pas quelque chose de très agréable.

Compétences magiques et baguette : Il a fallu très vite se rendre à l'évidence, Axel n'a aucune compétence magique. Saurait même pas faire léviter une plume ou transformer un verre en rat et inversement. Même avec une baguette. Si Maman s'est faite à l'idée, lui n'a jamais vraiment compris pourquoi il était si différent d'elle et des moldus à la fois. Du coup, on lui a jamais offert de baguette. C'était sa grande tristesse, ça, quand il était môme. Là où les enfants de son âge, les enfants sorciers, allaient acheter leur première baguette et l'agitaient avec fierté, lui il était alité en train de se faire soigner par des guérisseurs qui essayaient de lui sauver la vie. C'était moins drôle.
Du coup, quand il a dû quitter Maman, il a fabriqué une baguette lui-même. C'est juste un bout de bois avec des peinturlures. Elle fait pas d'étincelles, elle fait rien du tout, mais c'est une baguette. Un prolongement de lui. Il s'en sépare jamais et il la caresse et la soupèse régulièrement juste pour se souvenir qu'elle est là, qu'il a bien une baguette, qu'il est un peu comme Maman au final. Un jour, il aura une vraie baguette. Il aimerait bien l'acheter mais il aura jamais l'argent pour ça. Alors il se dit qu'il pourra en demander une en échange de ses services. Ce serait bien. Peut-être même qu'elle fera des étincelles pour lui.

Les Moldus et le Secret Magique : Il a grandi avec des Moldus un peu partout, a été à l'école avec eux. Pendant longtemps, il a pas trop compris ce qu'était la différence entre eux et lui, et même maintenant des fois c'est difficile. Il est fils de sorciers, c'est sûr, mais il a pas de pouvoirs. Alors il est un peu comme eux, pas vrai ? Et c'est peut-être pour ça, exactement pour ça qu'il les déteste. Il déteste ces gens qui ne peuvent rien faire d'un coup de baguette, qui doivent faire des efforts tout le temps, pour tout. C'est un handicap encore pire que la paralysie partielle de ses jambes. Pourquoi ils ne veulent pas aller mieux ? Pourquoi on devrait leur cacher la vérité, puisqu'elle peut les soigner, les aider ? Il trouve ça injuste. En même temps, il les aime bien, parce qu'il les connaît et que c'est rassurant, les choses qu'on connaît. Ça permet de se raccrocher à quelque chose. Alors il leur veut pas de mal, de toute façon il voit pas trop comment il ferait du mal à qui que ce soit. Il leur veut du bien. Le plus grand bien.

La Grande Guerre : Faut bien dire ce qui est, Axel a presque été content d'être handicapé quand la guerre a éclaté. Personne a jamais songé à l'envoyer au front. Pour quoi faire ? À la limite, il aurait pu servir d'Epouvantard pour les gens en face, on l'aurait agité dans les airs pour faire peur aux ennemis. Regardez-moi le vilain difforme, le vilain monstre. Ça s'est jamais fait et Axel s'en plaint pas. Le courage c'est pas son truc, le combat encore moins, et il préfère qu'on lui fiche la paix et qu'on le laisse avec son bric-à-brac d'objets cassés dans un coin sans trop lui parler. Et puis obéir aux ordres, ça a l'air nettement plus compliqué que l'effort qu'il est disposé à fournir. Paraîtrait même qu'on pouvait punir les gens quand ils obéissaient pas. Non, vraiment, Axel se trouve plutôt bien loti d'avoir pu rester tranquillement dans son coin pendant que les autres se foutaient sur la gueule. Il a jamais suivi le pourquoi et le comment, ça l'intéresse pas, ça fait pas partie de sa vision du monde. Bref, pour lui, la guerre aurait très bien pu ne jamais se produire que ça aurait pas changé sa vie.

Casier judiciaire : Il a jamais fait de prison ni vraiment eu d'ennuis avec la loi, généralement on lui fiche la paix. C'est pas mal pour inciter la pitié d'avoir les jambes tordues et les mains qui tremblent. On peut dire que oui, monsieur l'agent, j'ai bien volé ce morceau de pain, mais vous comprenez j'ai une petite sœur aussi malade que moi à nourrir. Et puis on grandit, on devient plus intelligent, plus rusé, plus subtil, et on se fait plus prendre. On développe pas mal de stratégies pour voler sans que personne ne soupçonne rien, on s'acoquine avec des gens pas très recommandables qui offrent leur protection en échange de services, et on se retrouve à trente ans passés avec un casier vierge alors qu'on n'a pas payé un seul repas depuis au moins trois ans.
Parfois on dit qu'il a tué quelqu'un. Il rencontre quelqu'un qui vient de Magdebourg et qui connaît la tante du beau-frère du cousin de l'oncle de sa mère et qui le pointe du doigt et qui crie qu'il l'a tuée. Que c'est tout sa faute, qu'il est un monstre, qu'on s'en doutait depuis le début. Même avant que ses jambes se déforment. Y a les bizarres qui parlent de magie noire ou de démon, les moins bizarres qui disent juste que c'est un monstre. Lui, il les regarde, et il sourit.

État de santé : C'est ce qui s'appelle avoir de la chance dans son malheur. Là où la plupart des mômes touchés par la tueuse d'enfants en crèvent assez rapidement (d'où le nom, bien trouvé), Axel a eu le pot de naître dans une famille magique. Du coup, les soins ont été meilleurs, suffisants pour lui permettre de survivre. Des fois, il se dit qu'il aurait préféré que non. Parce que survivre c'est bien, vivre ç'aurait peut-être été mieux, pas qu'il sache vraiment la différence. La polio, ça a causé un gouffre entre lui et le reste du monde. Parce que maintenant le voilà qui vit avec ses jambes déformées qui marchent plus très bien, la respiration difficile, les mains qui tremblent. Puis y a le nerf trijumeau, c'est comme ça que les médecins moldus l'appellent, celui sur le visage là. Il fait un mal de chien. La pire douleur qu'on puisse ressentir, il paraît. Alors bon, vivre difforme et dans la douleur, c'est pas très marrant.
Au moins son état de santé ne décline pas et quand c'est vraiment trop horrible, il peut toujours aller pleurnicher chez un guérisseur sorcier pour qu'on le soulage un peu. Chance dans le malheur. Faut bien voir le positif. Ce qui est con, c'est que les sorciers ça aime pas trop l'idée des gens difformes et encore moins de les aider à bouger. Les fauteuils roulants, c'est un truc de moldu. Mais les moldus, ils aiment pas non plus beaucoup les gens difformes, et de toute façon Axel a pas l'argent pour les payer. Alors il s'est fait ses aides lui-même, il les a construites de bric et de broc, un fauteuil qui roule, des cannes, des trucs comme ça. Un soutien pour sa nuque pour éviter de trop tirer sur le nerf. Il a aucune connaissance formelle en médecine mais il en a pas besoin, il connaît son corps, il sait ce qui le fait souffrir probablement mieux que n'importe quel médecin qui a étudié pendant des années. Mieux que n'importe qui, il sait s'adapter aux messages de son corps, s'en servir, en faire des atouts. Parfois, dans les jours où il peut se le permettre, il se dit que finalement c'était une foutue bénédiction. Maintenant il peut s'adapter à tout et n'importe quoi et, dans un sens, il est invincible. S'il a survécu à ça, il survivra à tout le reste.

Axel Hirschfeld

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MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyJeu 1 Mar - 18:59

Histoire


God Complex
«Call to me and I will answer you, and I will tell you great and mighty things, which you do not know. »

Y a Maman qui fait le déjeuner et Mamie qui nettoie la table. Ça parle en messes basses et ça jure un peu, mais il fait semblant de pas comprendre. Elles aiment pas trop quand il comprend des choses qu'il devrait pas. Elles disent qu'il apprend certains trucs trop vites et d'autres pas assez. Il marche encore à quatre pattes mais il fait des phrases. Quand y a des invités on lui dit de rester dans sa chambre parce que sinon il va leur faire peur. Mais Maman l'aime et elle lui caresse les cheveux, ses cheveux tout longs, et elle lui dit qu'après ils mangeront du gâteau ensemble. Lui ça lui va bien, il aime pas trop les gens de toute façon, ça parle et ça bouge et c'est beaucoup à assimiler alors ça l'embête. Dans sa chambre y a des jouets et des livres, même s'il sait pas encore lire, il aime bien l'odeur. Un jour il saura lire et il lira tous les livres du monde. Tous.

On n'est pas très riches chez les Hirschfeld mais Maman aime bien recevoir ses amis. Ça sent bon en bas. Axel frétille un peu parce qu'il sait que y aura des restes et qu'il pourra lécher les casseroles. Il adore lécher les casseroles. Le même plat dans une assiette, ça lui plaira beaucoup moins. Il les entend parler, c'est rigolo. Ils parlent de choses qu'il comprend pas trop, parce qu'il a trois ans et qu'à cinq ans on comprend pas tout, mais qui l'amusent. Des histoires de Plus Grand Bien et de trucs comme ça. On demande à Maman des nouvelles de sa fille, pourquoi elle est pas là. Maman répond qu'elle est trop petite, que c'est l'heure de dormir, et c'est vrai – mais Axel aime pas trop dormir. Pas quand il se passe des trucs intéressants.

Là, ça parle d'un monsieur qui s'appelle Dum... Dumbeul... quelque chose. Qu'il aurait quitté la cause et que c'est une trahison mais qu'on va s'en sortir, hein, pas vrai ? On va s'en sortir de toute façon, il est pas si important que ça, puis bon c'est pas plus mal. Y en a qui trouvent ça contre-nature ce qui se passait entre lui et le chef. Pas nous, hein, nous on est ouverts, puis on a Magnus Hirschfeld dans la famille. C'est un Moldu mais c'est un Moldu bien. Enfin, relativement. Pour un Moldu. Et puis ça devient des messes basses. Axel entend plus, ça le dérange, il essaye de s'approcher et se faufile dans la cage d'escalier. Mais Maman le repère, elle le repère toujours, et elle l'envoie se recoucher en lui promettant beaucoup de gâteau et un livre après. Il bougonne mais ses yeux se ferment tout seuls. De toute façon, il y comprend rien.



Il entend Maman parler à ses amies. C'est de moins en moins fréquent maintenant. Maman, elle se cache, un peu comme si elle avait honte de quelque chose, et Axel il est content. Parce que maintenant, Axel, il a Maman pour lui tout seul plus souvent. Elle le regarde des fois avec son sourire, là, ce sourire tout doux tout triste, et puis elle le prend dans ses bras et elle lui dit que c'est pas grave, qu'elle l'aime fort. Il sait pas trop ce qui est censé être pas grave. C'est pas grave, de toute façon, alors il se contente de sourire lui aussi, de sentir l'odeur de Maman. Elle sent bon, Maman. Il aime bien le parfum qu'elle se met derrière les oreilles et sur les poignets tous les soirs avant de sortir. Elle sort chasser, elle dit, mais Axel il sait pas trop ce qu'elle chasse et quand il a posé des questions, Maman a pas répondu.

Lui il voudrait bien chasser aussi. Ça a l'air marrant. Mais il aime pas trop les tenues de Maman, il préférerait un costume tout noir comme ceux des amis qui ne viennent plus. Maman elle lui dit qu'il devrait porter des boucles d'oreille et des colliers comme elle. Elle a essayé de lui mettre une robe, une fois, mais il l'a déchirée parce qu'il aimait pas et que ça pèse trop lourd et que ça sent la naphtaline. Pas qu'il sache ce que c'est, la naphtaline, mais il trouve que ça devrait sentir comme ça. Le mot sonne bien. Il a entendu l'expression dans la bouche d'un grand et depuis il l'utilise beaucoup pour avoir l'air intelligent et ça marche, même s'il prononce pas très bien naphtaline. C'est dur pour un garçon de son âge, un mot comme ça. Mais les adultes ils trouvent ça très bien et ils sifflent et ils battent des mains. Ils disent à Maman « qu'elle est adorable » et Maman hoche la tête avec son sourire triste avant de caresser les cheveux d'Axel.

Elle a enfin accepté de les lui couper, ses longs cheveux qui le gênent tant. Ils sont juste au-dessus de ses oreilles, maintenant. Il aime bien. Dans le miroir, il s'adresse un sourire radieux auquel il manque beaucoup de dents. Il le dira pas à Maman mais il les arrache tout seul, ses dents. Parce que comme ça quand il se réveille y a une petite pièce à côté de son oreiller. Il les met sagement dans une petite jarre en verre et il dit à Maman que ce sera pour acheter sa baguette quand il sera grand. Maman étouffe un sanglot. Et elle sourit, encore une fois.


Maman crie parce qu'elle l'a vu s'arracher une dent.
Maman crie parce qu'il a volé sa baguette et il essaye de faire de la magie avec.
Maman crie parce qu'elle a reçu une lettre.
Axel il sait pas trop lire, c'est un peu compliqué tous ces mots qui s'entortillent, et puis en plus c'est écrit avec beaucoup de chichis et les lettres elles sont toutes longues et rondes. Il a du mal à comprendre. Elle pleure beaucoup, Maman. Des fois il l'entend quand elle est toute seule dans sa chambre, il l'entend prier et implorer. Poser des questions, aussi, beaucoup. Pourquoi Monsieur Knocken il veut pas l'épouser. Il sait, hein, bien sûr qu'il sait. Il veut pas l'épouser parce que c'est une youpine. Pourquoi Tu m'infliges tout ça ? Axel entend presque la majuscule dans la voix de Maman. Pourquoi Tu m'infliges tout ça alors que Tu es censé nous protéger et que Tu ne devrais pas nous donner plus que ce qu'on peut supporter ? Je sais pas si je peux supporter encore. Oh, HaShem, je sais pas si je peux supporter encore.

Axel s'arrache une dent, puis une deuxième.


Mamie est morte. Il a dû mettre une vieille robe grise qui gratte. Maman a pas voulu qu'il mette la kippa.
D'abord y a eu la veillée. Il fallait pas toucher Mamie même si Axel voulait lui faire un gros câlin. Après, il est parti, parce qu'il était fatigué et que Maman a dit qu'elle préférait qu'il voie pas tout ça. Il a pu revenir pour la mise en terre. Le cercueil est tout gris et le ciel est tout gris et tout le monde est tout gris. Y a pas beaucoup de monde. On le regarde bizarrement. Le rabbin parle et Axel se tortille, attend qu'on fasse attention à lui. Ça l'embête de rester là debout à rien faire et à attendre que quelque chose se passe. Il aime pas écouter le rabbin, le rabbin il a une voix bizarre toute grinçante et soufflante. Il a la voix de quelqu'un qui va mourir bientôt. Mamie c'était pareil.

Maman le tient fort par le bras pour qu'il arrête de s'agiter. Il obéit d'abord, puis se tortille, puis crie. Il en a marre. Il en peut plus. Ses bras et ses jambes lui font un peu mal, il a beaucoup trop chaud, il est fatigué. Il voudrait bien dormir. Maman a refusé qu'il reste dormir. Elle dit que normalement les enfants peuvent pas venir mais que Mamie aurait voulu qu'il soit là, sa petite Axelle. Mal à la tête, c'est pas une excuse. T'as tout le temps mal à la tête cette semaine de toute façon. Ça va passer. Si t'es un garçon, alors tu te tiens, tu ravales tes vilaines larmes et tu avances. Je m'en fiche que tu aies la nausée. Moi non plus, j'ai pas envie d'y aller, Axel, mais il faut bien. Il faut dire au revoir à Mamie.

Il échappe à la main de Maman et il s'en va en courant, et derrière les gens ils hurlent et ils implorent et je sais pas quoi. Axel court. Il court à toute vitesse et le vent siffle à ses oreilles et son cœur fait du tambour dans sa poitrine, il s'arrêtera plus jamais, pas tant que ses jambes le porteront. Pas tant qu'il pourra courir. Pas tant qu'il n'aura pas de raison de s'arrêter.

Le lendemain matin, Axel n'arrive plus à bouger les jambes.


On se succède à son chevet, des gens qu'il a pas vus depuis des années, qui soudain l'appellent « mon petit garçon » et pleurent pour lui. Axel ne verse pas une larme. Ne dit pas un mot. Il les fixe en silence, juge leur absence, leur retour pour dire adieu, pour se donner bonne conscience. Ils affluent depuis des jours, depuis que la nouvelle s'est propagée. La petite Axelle va mourir. C'est la tueuse d'enfants. Il courait encore si bien à l'enterrement de sa Mamie. Même ceux qui n'étaient pas là en parlent et lui, il se contente de les fixer. Ils n'avaient qu'à venir, si ça leur tenait tant à cœur que ça. Ils n'avaient qu'à venir et rendre leurs derniers respects à Mamie. Mais ils s'en fichent. C'est pas pour ça qu'ils viennent. C'est pas parce qu'ils ont peur de la mort ou qu'ils ont une quelconque affection pour Axel ou sa famille et Axel le sait bien. Ils veulent juste se faire bien voir. Ignorer la mort d'une vieille dame, c'est une chose, on peut toujours dire qu'on était occupé ou qu'on a reçu la nouvelle trop tard, qu'on est infiniment désolé, tenez Frau Hirschfeld voilà une casserole de carpe farcie pour vous réchauffer le cœur. À la poubelle, la carpe farcie, de toute façon c'est dégueulasse. Ignorer la mort à venir d'un gosse, là déjà, ça passe moins bien. Ça fait vraiment gros rat d'égoût qui s'en fout des autres. On voudrait pas passer pour un gros rat d'égoût.

Maman regarde tout ça depuis la porte et son visage est fermé aussi. Elle comprend bien ce qui se passe, ce qui se joue, et elle n'aime pas ça non plus. Elle n'aime pas l'idée que son gamin meure, aussi. C'est dommage. Il avait encore le temps de changer.

Elle a pas beaucoup d'espoir et il le sait. Il l'entend toujours prier le soir. Elle priait pas beaucoup, avant, avant que tout devienne plus compliqué. Depuis Herr Knocken elle prie tous les soirs et maintenant elle pleure quand elle prie. Elle essaye de lui cacher mais il voit bien ses yeux tout rouges et son visage tout bouffi. Elle était belle, avant. Maintenant, plus vraiment. Il ferme les yeux pour pas voir la morve qui coule du nez de sa mère, il pense à tout ce qu'elle a dit, tout ce qu'elle a fait, et il ne trouve pas dans son cœur la force de lui pardonner.

Et puis elle essaye, quand même. Elle essaye de le sauver. Elle a pensé à baisser les bras et à le laisser mourir, elle l'a dit à HaShem, parce que peut-être qu'elle n'a plus la force et que c'est trop dur. Peut-être que ce serait plus simple sans lui. Y aurait plus l'opprobre social et une bouche inutile à nourrir. Mais elle aura plus jamais d'enfants, Maman, elle sait que c'est le seul que HaShem lui a donné et elle a le choix. Elle peut se dire que c'est un peu comme en Egypte quand HaShem a pris les premiers-nés de ceux qui n'avaient pas mis le sang de l'agneau sur leur porte et le laisser partir ou se souvenir qu'il est le seul à l'avoir prise dans ses bras et à lui avoir dit qu'elle était belle depuis qu'il est né. Alors elle essaye.

Les places chez les bons guérisseurs sont compliquées à avoir. Elle pleure souvent le soir quand elle lui donne à manger. C'est difficile d'avoir une place parce que y a pas beaucoup de guérisseurs et que c'est un peu honteux d'avoir un enfant malade. Avec tout ce que ça implique. Ils veulent pas soigner un amagique et surtout pas un amagique atteint d'une maladie de Moldus. Une fois, Axel a demandé à Maman si Papa viendrait aider. S'il allait enfin venir lui dire bonjour. Maman a pas répondu et Axel sait très bien ce que ça veut dire. Elle veut pas lui parler de son père. Elle a toujours dit non. Il espérait un peu que mourir tirerait la vérité de la bouche de Maman.


On l'a mis dans une espèce de cage magique qui respire à sa place. C'est bien, parce qu'il commençait à plus y arriver trop bien, surtout quand il dort. Dans sa chambre les bruits sont feutrés et étouffés, on parle en chuchotant et on le regarde jamais dans les yeux. On n'aime pas ce qu'on y voit. Le jugement d'un gamin qui sait qu'il va mourir et qu'on garde en vie malgré tout. Parce que Maman a demandé, Maman a crié, Maman a invoqué le nom d'un grand-oncle dont il a juste des vagues souvenirs, et ça a fini par faire bouger les choses. Il soupire, il voudrait soupirer, ses poumons ne veulent pas.

Il va mourir. On le lui répète en boucle. Il va mourir. Demain, après-demain, on sait pas trop, ça compte plus tellement. Le temps passe bizarrement quand on sait pas trop si c'est le jour ou la nuit. Y a que la lumière artificielle dans la pièce. Maman vient des fois, elle le regarde, elle pleure un peu, il dit toujours rien. Y a rien à dire. Ça fait longtemps qu'ils n'ont plus grand-chose à se dire, tous les deux, et c'est seulement maintenant que ça devient clair. Avant on pouvait se permettre de raconter des banalités, de parler de la pluie et du beau temps, mais qui oserait parler de choses pareilles quand la Camarde frappe à la porte ?

Un soir de mars, il pense bien qu'il va y passer. La respiration se fait difficile, le poumon magique a cessé de fonctionner, et y a personne autour pour l'aider. Il sent ses yeux s'emplir de larmes et il refuse tout simplement l'idée. Non, pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je vivrai. Pas vraiment de raison pour ça, si on est tout à fait honnête. C'est pas comme si quelque chose l'attendait au-dehors, comme s'il pouvait espérer un jour avoir un travail et une femme et une maison avec une barrière blanche qu'il repeindra en vert. Tout ça, c'est pour les gens normaux, et Axel s'est fait à l'idée de n'être pas normal. Au mieux, il sera adjacent à la chose.

Les guérisseurs comprennent au milieu de la nuit. S'affairent autour de lui, essayent de le sauver, se parlent en murmures plus pressés que d'ordinaire. On appelle sa mère. Elle arrive pâle comme la mort avec un rabbin. Il comprend. D'habitude, on attend que les gens soient morts pour réciter les prières, mais pas cette fois. C'est un peu comme si Maman voulait qu'il les entende, qu'il sache où il va et qui va le juger. Il la regarde, la fixe droit dans les yeux. Elle, puis son fichu rabbin, puis les médecins. On lui dit qu'il va mourir. Axel sourit.


Tu vas être sage, Axel. Tu vas être bien sage, d'accord ?
Maman a peur. Il aurait dû mourir, son gosse, il aurait pas dû survivre. Même avec la magie pour leur venir en aide, survivre à la tueuse d'enfants c'est presque impossible. Elle le sait bien, elle a vu des moldus en mourir. Il n'arrivait plus à respirer, ce môme, bon sang ! Les enfants qui ne respirent plus, ça meurt. Ça ne se remet pas tout seul, ça ne sourit pas comme ça, en la fixant avec insistance et avec ce putain de foutu sourire de merde, sans jamais rien dire. Elle connaît la magie, elle a sa baguette, elle a ses sortilèges, sa famille de sorciers, son éducation, elle sait bien tout ce qu'on peut faire quand on connaît les sorts adaptés. Elle sait aussi que tromper la mort, c'est une chose que même les sorciers les plus puissants du monde ne sont pas censés pouvoir faire – et encore moins un amagique comme son fils.

Pendant un temps, elle se convainc que ce n'est pas son fils. Un changeling, au mieux, placé là par des fées qui ont pris la pauvre mère éplorée en pitié et lui ont laissé un des leurs pour calmer sa peine. Si c'est bien ça, les fées sont des salopes. Elle aurait préféré ne plus avoir d'enfant du tout plutôt que de récupérer ce môme aux pattes tordues dont les coins de la bouche s'étirent toujours en ce sourire dérangeant quand il la regarde. Il peut à peine marcher avec ses jambes noueuses, son amyotrophie comme disent les médecins, et pourtant il se traîne d'un bout à l'autre de la maison en utilisant ses bras comme support quand ses jambes le lâchent. Il est déterminé, elle doit bien lui reconnaître ça. Même si elle voulait le laisser crever de faim, et elle a essayé, il trouverait un moyen d'accéder aux réserves. Elle a songé à l'emmener en forêt, il a toujours aimé la forêt, et lui dire de l'attendre et disparaître, mais elle a un peu peur. Peur d'ouvrir la porte le lendemain matin pour le retrouver sur le perron avec ce foutu sourire aux lèvres et de la terre sur les mains.

S'il est pas mort de la polio, il refusera de mourir de toute façon. Elle le sait. Elle le sent. Là où de grands mages noirs se sont cassé les dents, le petit Axel, son môme amagique, il a réussi. Il a vaincu la mort. Il l'a envoyée se faire voir. Et loin de tirer la moindre fierté de cette idée qui refuse de la laisser tranquille, loin d'apprécier la perspective d'avoir donné naissance à un miracle, voire à un seigneur, elle se mure de plus en plus dans sa terreur. Elle sait qu'il grandit, qu'il va falloir continuer de l'éduquer, lui trouver quelque chose à faire de sa vie, trouver un moyen pour lui de subsister quand elle sera partie. Elle a trop peur pour ça. Elle s'enferme dans sa chambre dès qu'elle le peut, elle a arrêté de travailler, le gouvernement lui verse une petite pension pour s'occuper de son môme handicapé de toute façon. Elle ne se voit plus sortir. Sortir, ce serait faire face au regard des gens, déjà peu amène avant la maladie. Elle a l'impression qu'on lui en veut. Qu'on lui reproche d'avoir un enfant qui a survécu à la polio alors que les leurs meurent souvent de causes bien plus bénignes. Dans les régions pas trop riches, un peu rurales, les enfants ça dure pas bien longtemps. Elle aimerait bien pouvoir traverser la rue pour aller acheter du lait sans entendre les autres murmurer autour d'elle, dire des choses sur elle et son fils. Au bout d'un moment, elle n'est plus tout à fait sûre que ces murmures sont réels.

Finalement, elle se fait livrer son lait.


Y a plus qu'elle, maintenant, elle et Axel. Il a bien vu qu'elle l'évitait, qu'il lui faisait peur. Il a pas trop compris, se pose pas vraiment la question. Il essaye tout seul d'apprendre à lire et à écrire un peu mieux qu'avant mais la polio lui a pris beaucoup de sa mobilité et de ses facultés. Ecrire avec une plume, c'est compliqué, il se tache souvent, des grosses taches noires qu'il fixe pendant de longues minutes en souriant. Maman n'aime pas quand il fait ça. Une fois elle a même crié et elle l'a giflé, il l'a juste regardée, et il a souri. Il ne dit rien. Il n'a rien à dire. Ça fait bien trois ans maintenant, depuis l'enterrement de Mamie, qu'il a rien dit. Elle déteste ça, il le sait. Mais qu'est-ce qu'elle veut qu'il lui dise ? Qu'il lui pardonne ? C'est réglé, c'est pas le cas, et Axel n'aime pas mentir.

Mais bientôt, elle aura plus le choix. Il voit bien, Axel, il est pas idiot. Il voit bien qu'elle sort de moins en moins et qu'on leur livre le lait devant la porte, sans le moindre contact humain, qu'il soit sorcier ou moldu. La famille qui venait d'abord leur rendre visite a cessé de faire le déplacement quand elle a fait une crise d'hystérie au beau milieu du salon parce qu'il l'a regardée un peu trop longtemps. C'est pourtant bien innocent, un regard. C'est pas comme s'il l'avait giflée, lui.

Un soir, elle est en train de pleurer sur le canapé, il rampe pour s'asseoir à côté d'elle. Passe un bras autour de ses épaules, la serre contre lui. Maman pleure de plus belle, s'étouffe dans ses hoquets, et il resserre son étreinte autant que ses muscles malmenés par la maladie le lui permettent. Il se remet doucement. Bientôt il pourra marcher. Il ira chercher du lait pour Maman, si elle veut bien. Il pourra la serrer plus fort dans ses bras. Elle pleure encore un peu.


Maman est tombée dans les escaliers. C'est un accident, ça arrive. Elle est tombée et y a les marques sur son cou de quelqu'un qui l'a étranglée. Les gens en noir de la police sont là, viennent l'interroger, le regardent avec un mélange de pitié et d'horreur. Il les regarde en retour, avec au moins autant de pitié. Il ne parle toujours pas. Hoche la tête pour oui, la secoue pour non, hausse les épaules la plupart du temps. Est-ce qu'il était là, est-ce qu'il a vu quelque chose ? On a du mal à le soupçonner d'avoir tué Maman, c'est juste un infirme, il aurait pas eu la force de la pousser dans les escaliers et de l'étrangler alors qu'elle s'est forcément débattue. Regardez ses mains qui tremblent et ses jambes qui le portent à peine. C'est ridicule de penser ça. Mais on n'a vu personne d'autre entrer, y a pas de traces d'effraction.

On le regarde bizarrement.
Axel garde la tête droite, sourit, ne dit rien. Pourquoi il aurait tué Maman, de toute façon ? Y avait aucune raison. Absolument aucune. Il a besoin d'elle pour survivre. Ils devraient bien le voir, les gens en noir de la police, qu'il pouvait pas vivre sans elle. Mais il ne pleure pas et ça les met mal à l'aise, ils se disent qu'un gosse qui vient de perdre sa mère il devrait pleurer des torrents. L'est plus un gosse, plus vraiment, sauf que quand on est difforme et handicapé on cesse jamais vraiment de l'être dans le regard des gens. Ils pensent que parce qu'on marche pas bien, on reste un petit enfant à qui il faut parler lentement et avec condescendance. Comme si c'était respectueux de faire ça, avec qui que ce soit. Axel les méprise, ces hommes en noir qui mettent le corps de Maman dans un sac et le font léviter jusqu'à leur bizarre chariot magique. Il en a jamais vu des comme ça, ça l'intéresse, il aimerait bien le toucher et le désosser pour voir ce qu'il y a dedans ; c'est pas le moment de demander. On le laissera pas faire, de toute façon. Ils ont trop peur. Peur de quoi ? Qu'est-ce qu'il va vous faire, le petit Cracmol presque cul-de-jatte, hein ? Vous faire tomber dans l'escalier ?

Axel rit un peu pour lui-même, détourne la tête pour pas qu'on le voie. C'est marrant, en fait, de voir à quel point ils ont la trouille. Ça l'est moins quand on vient lui dire en chuchotis malsains qu'il peut pas rester. C'est pas qu'on lui en veuille, sans doute il savait pas ce qu'il faisait hein, mais quand même c'est pas bon qu'il reste en ville. On sait jamais que y ait des gens en colère de ce qu'il a fait et de la mort de Maman et qu'ils veuillent se venger. De toute façon, c'est ça ou la prison, ça il comprend bien. Et on veut pas trop mettre un infirme en prison. Même pas le droit de purger sa peine comme les autres, parce que ça coûterait trop cher à entretenir, parce qu'on veut se donner bonne conscience en pensant qu'on fait ce qu'il faut en le laissant filer.

Les gens en noir lui donnent quelques heures pour rassembler ses affaires et partir. Où, ils s'en foutent bien, ils veulent juste qu'il quitte la ville, lui et son putain de sourire malsain qui leur donne envie de gerber. Ils surveillent la maison pour s'assurer qu'il se barre. Pas besoin de surveiller longtemps. Axel a aucun bon souvenir ici, dans cette bicoque branlante qui a cessé d'être un foyer depuis longtemps, et pas grand-chose à emporter avec lui. Quelques marks que Maman gardait dans une boîte en haut des étagères, les pièces qu'il a collectionnées quand il perdait ses dents. Sa langue joue avec son incisive, la fait pivoter doucement sur sa racine. Elle bouge un peu. Peut-être qu'il pourrait l'arracher comme autrefois et qu'alors on lui apporterait une pièce. Il pense que non. Ça peut valoir le coup d'essayer. Plus tard, peut-être, quand son butin sera épuisé.


Un monsieur en noir lui a payé le transport jusqu'à Hanovre ou Leipzig, il avait le choix. Il a pris Hanovre, ça sonne mieux. Puis c'est vers le Nord et dans le Nord il fait plus froid, il aime bien le froid, ça le soulage. Quand il fait trop chaud, Axel est malade, il vomit tripes et boyaux. Maman nettoie, toujours, diligemment et en silence, sous le regard impénétrable de son fils. Elle se met à quatre pattes et elle nettoie comme une moldue. Elle utilise plus la magie en face de lui, comme si elle avait peur de ce que ça lui ferait, et lui il la regarde astiquer le sol avec son chiffon humide et il sourit. Elle fera plus ça, Maman, elle astiquera plus le sol en retenant ses larmes pendant qu'il regarde en souriant. C'est un peu triste.

Hanovre c'est moche. Il aime pas. C'est trop grand, y a des gens, c'est moche. La gare le met mal à l'aise, il essaye tant bien que mal de s'en éloigner, mais y a pas grand-chose de plus intéressant autour. Son estomac commence à gronder et il essaye d'acheter du pain mais on le fiche dehors, on lui dit qu'on veut pas des gens de son espèce dans une boutique pareille. Axel sait pas trop ce que c'est, son espèce, mais il s'en accommode. Si on veut pas lui vendre du pain, il se le procurera d'une autre façon. Et tant pis si les messieurs en noir l'attrapent, il leur dira la vérité, qu'on n'a rien voulu lui vendre alors qu'il a de l'argent. Regardez, monsieur en noir, j'ai de l'argent, j'ai de quoi payer, mais le monsieur du pain il veut pas mon argent. Alors j'ai pris son pain.

Il le grignote à l'entrée de la gare, un passant à l'esprit absent laisse tomber quelques pièces devant lui ; un geste de charité sans intérêt qui enragerait presque Axel. Regarde-moi si tu dois me prendre en pitié. Mais il ne dit rien. Il prend les pièces, les compte, deux fois, parce qu'il est pas sûr. Les range au fond de sa poche. Plus tard dans la journée, un groupe de mendiants l'accule dans une rue de Hanovre et le harcèle jusqu'à ce qu'il cède, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se défendre contre eux. Ça prend pas bien longtemps. Quelques secondes à peine avant que ses jambes ne se dérobent sous lui et qu'il les regarde tout lui prendre, son petit butin, ses quelques pièces gagnées par la seule vertu d'être un infirme visible en pleine rue. Ils s'en vont, tout fiers de leur méfait, le laissent derrière. Pour mort, qu'ils espèrent sans doute. C'est que les gens comme Axel, ça survit pas longtemps. On lui dit ça depuis sa naissance. Ça doit faire quoi, vingt ans ? Quelque chose comme ça. Vingt ans à survivre malgré toutes les prédictions les plus funestes. Il sourit.


C'est comme ça un peu dans toutes les villes. Y a les riches et les pauvres. On les trouvera jamais ensemble, jamais vraiment. Tous ceux qui ont un toit en dur au-dessus de leur tête, c'est les vrais riches, même s'ils ont faim à la fin du mois, même si leurs vêtements ont été rapiécés mille fois. Et puis, en-dehors de la ville, rejetés dans ses faubourgs là où il fait plus froid et plus humide, y a les pauvres. Les vrais pauvres. Ceux qui peuvent pas se permettre d'avoir une maison ou même une mansarde, ceux qui ont pas eu de chance, qui doivent fabriquer leur maison eux-mêmes avec le bric et le broc qu'ils trouvent au hasard de leurs errances. Des sacs en toile pour les pommes de terre étendus entre deux poteaux pour faire un toit. Un seau pour aller pisser. Ça sent la merde partout dans les ruelles encombrées de déchet, même quand on est loin du seau, parce qu'un seau c'est pas assez pour tout le monde. L'eau elle-même pue la mort. Aucune personne saine d'esprit n'irait en boire, si elle avait le choix. Ils l'ont pas.

Quand tu restes assez longtemps, tu commences à accumuler de quoi te faire une baraque un peu mieux. Une qui laisse moins passer l'eau. Axel a pas envie de rester longtemps mais pour l'instant, il a pas le choix. On va pas venir l'aider. Y sont nombreux ici, les infirmes, les destitués, les gens qu'ont pas trop le droit d'aller vivre avec les autres. Sorciers, moldus, tout le monde s'en fiche bien dans le coin, y a peut-être même des vrais monstres pour ce qu'il en sait, pour ce qu'il s'y intéresse. Tout ce qu'on veut, c'est survivre. Tout le monde a le même but et tout le monde est prêt à trancher des gorges pour y arriver. Hier, y a une petite vieille qu'on a retrouvée éventrée dans une flaque d'eau, quelqu'un a pris tout ce qu'elle avait. On a balancé son cadavre dans un fossé du coin pour dégager les voies et puis on n'en a plus parlé. Des gens qui meurent, ça arrive tous les jours. C'est un accident. Ça arrive.

Personne emmerde Axel, pas assez cons pour ça, pas assez mauvais. On le regarde avec pitié même ici. Il a horreur de ça. Horreur de ces foutus regards qui se traînent le long de sa jambe atrophiée et qui hésitent un instant sur son visage, horreur des gens qui lui parlent à voix basse parce qu'ils sont pas trop sûrs d'avoir envie d'être entendus. Même parmi les monstres, il est un putain de monstre. On tue les petites vieilles, on le tue pas lui. Les infirmes, c'est hors des limites. T'irais pas buter un débile, quand même ? Regarde-le qui se traîne avec sa patte folle. Ce serait sale, même pour toi. Alors Axel continue de se réveiller chaque matin, bien vivant.

On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, c'est ce que dit le vieil adage, et il fait exactement ça. D'abord il construit sa maison, même avec un système pour évacuer l'eau sale, et puis de quoi se chauffer en utilisant les trucs et les machins qui traînent dans le bidonville. Il comprend pas trop pourquoi la pitié se mue un peu en admiration dans les yeux des gens. C'est instinctif. Réparer des trucs parce qu'on est bien cassé soi-même, parce qu'on sait du coup où faut mettre les choses pour que ça marche. C'est simple, vu comme ça. Les moldus du bidonville le disent un peu sorcier pour ce qu'il arrive à faire, ça le fait marrer. Jaune. Ses dents aussi, elles sont jaunes. Des fois il en arrache une ou au moins il joue avec, ça lui rappelle quand il était môme et qu'il attendait que la fée des dents viennent lui donner une piécette sur son oreiller. Pas de pièces, par contre, plus maintenant. Ça fait un bout de temps qu'il a pas vu la couleur de l'argent.

Les gens commencent à venir le voir. J'ai un truc cassé chez moi, qu'ils disent. Au début, Axel il les envoie se faire foutre, parce qu'il sent le piège ou parce qu'il croit qu'on le prend en pitié. Allez, on va lui faire rendre un service, il sera content. Patte folle, qu'on l'appelle dans le bidonville, et il déteste ça. Faut dire, ils connaissent pas son nom, alors ils peuvent pas trop l'appeler autrement. N'empêche que ça lui plaît pas trop alors quand la doyenne du coin, la vieille Mamie Lubitsch, vient lui demander de réparer son toit de fortune qui fuit tout ce qu'il peut, il dit d'accord mais qu'on l'appelle plus Patte Folle. Elle demande son nom. Elle est gentille, Mamie Lubitsch, elle lui fait penser à sa Mamie, sauf que sa Mamie à lui elle a pas des tatouages partout sur le corps et un herpès qui lui bouffe la moitié de la gueule. Il sait pas trop quoi lui dire, pas envie de lui dire son prénom, parce qu'il sait que son prénom on peut s'en servir pour lui faire des choses mal, donc il dit ce qui vient. Au début, c'est un prénom quelconque. Jörn un jour, Marc le lendemain, Walter le suivant. Gabor quand il se sent d'humeur fantasque.

Ils viennent de plus en plus souvent lui demander des petits services, les gens du cru. Juste les moldus, d'abord. Puis un jour, y a une grande dame à la peau noire avec le crâne rasé qui vient le voir. Paraît qu'tu peux réparer n'importe quoi. Il hoche la tête, un peu intimidé, parce qu'elle est vraiment très belle. Elle l'emmène avec elle jusqu'à sa masure et là elle lui montre une chaussure trouée et au début, il croit que c'est juste une chaussure, qu'il va devoir fixer la semelle ou quelque chose un peu comme ça. Mais elle dit non. Elle dit que c'est une botte de sept lieues et qu'elle fait plus que cinq lieues trois quart, ce qui est tout de même bien emmerdant quand on a acheté des bottes de sept lieues. Axel se demande si elle se fout de sa gueule. Elle dit que non, là aussi. Alors il se met au travail. C'est un objet magique et il est pas magique, il est pas trop sûr que ça marche, sauf que même la magie au final c'est de la mécanique. Y a toujours un moyen de réparer les choses. Quand il a fini avec la chaussure, elle fait tout pile sept lieues, il a compté, au millimètre près. La dame est impressionnée. Elle lui dit qu'c'est un foutu bon mécaniste.

De ce jour-là, ils viennent tous les jours, les sorciers du coin. Qui qu'a cassé son talisman protecteur, qui qu'a foutu en l'air sa Main de Pendu, sa bougie noire, ses trucs et ses machins. Le plus rigolo c'est quand un sorcier a cassé un truc parfaitement bénin et sans magie et tout de suite c'est le drame. Y a eu un vieux gars à moustache qu'avait défoncé sa chaise, le pauvre il avait cru qu'elle était magique et il a voulu lui parler et quand elle a pas répondu il l'a tabassée. Pas dit qu'il ait pas des petits soucis, mais ça Axel s'en fout, tant qu'on le paye. Pas avec de l'argent, personne a d'argent dans le bidonville ; il comprend vite que y a des choses beaucoup plus précieuses. Des faveurs.

Y a une charmeuse de serpents qui lui offre la protection de ses deux cobras, qu'il sait pas d'où ils viennent et que franchement il préfère pas le savoir. Apparemment elle leur cause tranquillement tous les soirs et elle leur fait des bisous. En tous cas, après ça, personne vient l'embêter, même ceux qui l'embêtaient pas avant. On le prend plus en pitié. On se dit que ben quand même, Patte Folle il a deux cobras qui lui tournent autour et montrent les crocs quand on s'approche, alors on va le respecter un peu. Puis petit à petit, on l'appelle de moins en moins Patte Folle. Au bout de trois ans, le surnom dérisoire a disparu dans tous les esprits et on ne le connaît plus que comme le Mécaniste.


Y a fallu quitter Hanovre. Une sombre histoire de coléoptère. Ils auraient pu prévenir aussi que le coléoptère fallait pas le laisser sortir une fois qu'il était réparé, quand même ! Jamais il aurait libéré le machin s'il avait su ce que ça allait faire. Bon, peut-être que si, juste pour voir si c'était vrai. Il l'aurait juste pas aussi bien réparé. Le foutu scarabée s'est répandu un peu partout, posé sur la nourriture qu'il trouvait et dans la flotte, bien sûr, et même parfois directement sur les gens, et ils ont tous commencé à crever. Axel sait pas trop comment il y a échappé, il se dit que peut-être c'est que l'insecte a compris que c'est lui qui l'a réparé. En tous cas, même son possesseur originel a passé l'arme à gauche, pauvre gars. L'avait pas l'air méchant, pour quelqu'un qui est recherché pour meurtre dans trois Burg différents.

Bon, du coup, il s'est dit, faut aller encore plus loin de Magdebourg. Des fois que, sait-on jamais, il leur vienne à l'idée de venir le chercher pour meurtre. Ça serait quand même bien embêtant. Du coup il file à l'Est, vers Düsseldorf et Cologne, en se disant un peu qu'il irait bien faire un tour en France. Paraît que c'est joli, la France. Ce qui est con c'est qu'on peut pas trop traverser la frontière quand on n'a pas de papiers et Axel, ses papiers, il en a fait un repas dans un jour particulièrement désespéré. Du coup il se trouve un coin dans un camp en périphérie de Cologne et il y remonte sa petite existence. On répare des trucs, on gagne de l'influence, on essaye d'éviter les emmerdes. Ça marche bien.

Axel y va avoir vingt-quatre ans quand la gamine vient le voir. Elle a quoi, quinze ans, peut-être bien moins. Elle a pas l'air bien plus vieille que lui quand il s'est retrouvé dans son foutu poumon artificiel et elle chiale, bon sang qu'est-ce qu'elle chiale. Elle dit qu'elle voulait pas et que franchement c'est pas juste que sa famille la déshérite parce qu'elle voulait pas. Y comprend pas trop de quoi elle cause, puis elle dit qu'elle a un polichinelle dans le tiroir. Ça, ça l'intrigue encore plus, parce qu'elle a pas de tiroir sur elle, étant une humaine tout à fait lambda. Elle s'en va en gueulant qu'il veut pas l'aider et le lendemain, poussé par la curiosité, Axel s'introduit dans la bibliothèque de Cologne pour piquer des bouquins sur un peu tous les sujets. Il se sent bien con en comprenant que la pauvre gosse était enceinte.

Du coup il lit. C'est pas trop facile de lire quand on a perdu l'habitude et qu'on a appris que pendant quelques années, il lit lentement, souvent à voix haute avec le doigt qui court sous les lignes pour s'aider. Ça prend du temps. Il répare toujours des trucs mais sa nouvelle passion, c'est les livres. Il se souvient à peine de quand il était môme et qu'il voulait lire tous les livres du monde, peut-être ça lui ferait de la nostalgie et ce serait pas une bonne idée, parce qu'il a jamais ressenti de nostalgie avant. Pas eu envie de retourner à Magdebourg, de pleurer Maman, de pleurer Mamie. Y a bien un truc qui le titille mais franchement c'est bête, ça lui passe pas trop par la tête, et de toute façon c'est pas comme s'il avait un début de piste. Un jour peut-être il retournera à Magdebourg et il demandera à voir les archives et comme ça il aura le nom de son Papa. Il aimerait bien retrouver son Papa.

Par pure curiosité.


Les villes s'enchaînent. Faut quitter Cologne parce qu'on va purger le bidonville et qu'ils sont indésirables, tous, avec leur saleté et leur misère. On veut pas voir ça près de notre belle ville. Avant de partir, Axel met un point d'honneur à leur montrer son cul, à ces messieurs en noir qui le virent de chez lui pour la deuxième fois. Ça a pas l'air de les émouvoir plus que ça. Ensuite faut quitter Ulm mais c'est surtout parce que Ulm c'est de la merde et de la publicité mensongère. Y a même pas de pain dans le musée du pain. Enfin si, mais il a pas pu le prendre, alors il est pas jouasse. Il a bien aimé Heidelberg, y avait une grande bibliothèque universitaire et il a pu piquer plein de livres, même si la plupart ont fini par lui échapper parce qu'on avait besoin de papier pour s'essuyer dans le bidonville. Il est un peu triste mais c'est pas grave, il les a déjà lus de toute façon, et c'est du recyclage. C'est bien, c'est utile à tout le monde.

À Wolfsbourg il aide une fille pour la première fois. Pas comme la précédente, celle-là, pas une gamine de bonne situation qu'a pas eu le choix et qui voudrait bien l'avoir cette fois. Elle, écarter les jambes, c'est son métier qu'elle dit. Elle se justifie longtemps et elle dit qu'elle a besoin de cet argent pour son Papy qui meurt doucement mais il l'écoute pas trop. Ça le déconcentre. Faut rester concentré quand on enlève un bébé du ventre d'une fille, ça il l'a bien compris dans ses bouquins. Elle est pas morte et elle est rentrée chez elle toute libérée. Il l'a vécu comme un grand succès. Des fois il se demande si les sorciers ont un truc pour ça, un truc plus pratique que ce qu'il fait, s'il pourrait l'apprendre. Des herbes, peut-être. Il a envie d'aller dans une bibliothèque de sorciers pour chaparder des livres et voir si y a pas des trucs qu'il peut faire avec les herbes. Il a pas de magie mais c'est pas grave, hein ? La magie elle est dans la potion, pas dans celui qui la prépare.

Il finit par se rendre à l'évidence au troisième essai, sa vision des choses était quelque peu optimiste. Dans la théorie, il pense toujours qu'un amagique peut faire une potion, juste pas lui. De toute évidence. La première lui a explosé à la tronche, la deuxième est devenue une espèce de bouillasse moche qui lui a juste filé la colique, la troisième était tout simplement de la flotte avec des plantes qui tournoyaient dedans. Pas le grand succès qu'il espérait. Lui, ce qu'il aurait bien voulu, c'est préparer du Polynectar. Il a trouvé ça dans le livre qu'il a dégoté au Comptoir Magique International de Brême, malgré les alarmes ensorcelées qui se sont déclenchées suite à son chapardage. Ça a l'air d'être exactement ce qu'il veut, le Polynectar, mais s'il arrive pas à faire des potions simples il saura pas faire celui-là. C'est dommage.


Il a dans les trente ans, quoiqu'il est plus trop sûr, et il a de la barbe. Il aime bien la toucher, sa barbe, elle est toute douce sous ses doigts, et puis il a même du poil sur le torse. Y a des fois on lui demande comment il a fait, parce qu'on le connaissait avant et qu'il était pas pareil ; il se contente de fixer et de sourire. L'a toujours rien dit depuis un moment. L'a toujours rien à dire, faut être honnête. Les mots, s'ils sont pas écrits, ça l'emmerde. Puis de toute façon, c'est un secret, un secret qu'il répètera pas. La grande dame en noir lui a dit. On doit pas parler d'elle. Alors il n'en parle pas, même s'il aurait de toute façon rien dit, parce qu'il dit plus rien depuis des années. Le tatouage dans son dos restera son petit secret. Rien qu'à lui et à elle.

Il vit à Nuremberg, maintenant. Ça lui a fait un sacré tour de l'Allemagne, tout ça, même si au final tous les bidonvilles se ressemblent. Là, il a décidé de rester un peu. On l'aime bien, à Nuremberg. Dans le bidonville, le Mécaniste est respecté, parce qu'il peut tout réparer. Un toit qui fuit, une baguette cassée, un cœur brisé.

Certains jours sa jambe le fait souffrir, d'autres c'est son visage, son foutu visage, puis des fois c'est la transformation branlante. Il est fatigué, il respire mal. C'est pas très important. Il continue de travailler, d'aller où on l'appelle, de rendre service en l'échange de petites faveurs. Ça, c'est important, ça, ça compte. Jour après jour, il étend son influence sur le petit bidonville où il a élu domicile, et il arrive à pas trop haïr le monde de l'avoir exclu aussi facilement. Il attend son heure, l'heure de prouver ce qu'il vaut à l'Einsicht, à la belle dame en noir qui lui a offert son tatouage. En attendant, Axel continue de travailler, parce qu'il peut tout réparer. Une réputation salie, une flamme éteinte, un ventre stérile.

Axel observe son empire dévasté depuis la chaise roulante qu'il s'est fabriquée et sourit.

Konrad Reinhardt

Konrad Reinhardt
Gouvernement | Autres

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyJeu 1 Mar - 19:13

Axel | Survivor. Tumblr_static_tumblr_static_agsohp29bdkc4ogwocgg8g4g0_640

THE BAE, THE SON, THE ASDFGHLM gah gah gah
Je sens que je vais feeler comme une grosse gueuse, dans mes feels de feeleuse pleure pleure pleure AXEL ME LOVE GAAH fire fire
BREF BREF REBIENVENUE VIL GUEUX :feels: :feels: (si t'as des questions TOUSSA HEIN TU SAIS TU SAIS TRES BIEN)


Moi je vais allez pleurer un peu là okay ???
pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure pleure

Paul Lindemann

Paul Lindemann
Autres

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyVen 2 Mar - 7:46

Grosse flemme de changer de compte pour dire GAH CA VA PAS TROP LA PRESSION LA???!?! J'espere ne pas te decevoir bb gaaah gaaah

Anke Sternberg

Anke Sternberg
Einsicht

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptySam 3 Mar - 8:57

AXEL heart heart heart
Sweet child 'o' mine style

comhere personne te fera du mal, sinon la cardinale sévira comhere

Hilda Jörgen

Hilda Jörgen
Einsicht

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptySam 3 Mar - 10:13

BB AXEL. comhere Nahuel te va à ravir, et ce que j'ai lu est perfection. J'adore comment tu le construis, et j'ai hâte de savoir comment tu le développes. gna Je lirai l'histoire tantôt, pour éclaircir les derniers détails que je veux cooomppprreeeeendreeeeee. gah gah gah

Re-bienvenue, du coup. Notre premier DC. larme J'en attendais pas moins de toi. larme Émotion. larme Si t'as une question, tu viens bien sûr nous voir, le plaid et le thé sont déjà prêts. kr

On te valide sûrement ce soir en revenant. sisi

Axel Hirschfeld

Axel Hirschfeld
Einsicht

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptySam 3 Mar - 13:05

@Anke Sternberg Après le personnage qui adopte tout le monde, j'ai le personnage que tout le monde va adopter, c'est ça ? russe

@Hilda Jörgen Déjà qu'on m'a damé le pion de la première fiche validée et du premier rp posté, fallait que je me rattrape ¯\_(ツ)_/¯ Vous auriez cru que je vous aimais plus sinon. ET GAH CA VA LA PRESSION LA ?!!!????!?! /va se cacher dans son tshirt

Leopold Applewhite

Leopold Applewhite
Autres

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptySam 3 Mar - 17:47

Mon Dieu tellement bon choix d'acteur (et tellement d'actualité ahaha) slurp1 slurp1 Bienvenue à toi !

Paul Lindemann

Paul Lindemann
Autres

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyLun 5 Mar - 8:10

D'actualite ? o.o (Je suis pas du tout l'actu cine haha)(c'est Egon qui m'a colle l'acteur entre les pattes quand je cherchais un fc)(j'ai pas pu dire non ananas ) Merci en tous cas gngngnggnnnn (promis j'envoie pas Axel a ta petite sauterie, ca ferait tache =>)

Luise Goldschmidt

Luise Goldschmidt
Autres

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyLun 5 Mar - 11:40

Rebienvenue par ici avec ce chouette personnage ! heart

Konrad Reinhardt

Konrad Reinhardt
Gouvernement | Autres

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyMer 7 Mar - 16:04

REVE T'OUVRE SES PORTES
AXEL MON BÉBÉ gah gah creepy af le bébé quand même avec son smile gah gah tu ne m'avais pas menti, c'était la PLS pleure avec ce sourire de ptit cgngngngn gna gna ET LA MAMAN ?? qui t'a permis ? PAS MOI OKAY ??! (je fais genre je suis outré mais j'ai adoré, je need more smug pleure pleure mmh russe ) ET PUIS la chaise que le type a tabassé parce qu'elle ne parlait pas : I C O N I C fire JPP, cette fiche m'a tuée, l'histoire était gngngngngn super bas bas bas je ne te permets pas de faire ce genre de chose à mon ptit coeur shok BREF, shooketh shook shoook

Je te mets ta couleur et ton rang, que tu puisses aller rouler dans toute l'Allemagne et nous réparer plein de chaises (si tu pouvais réparer le gouvernement ce serait bien aussi, tmtc stache )



Félicitations, tu es validé(e) ! Avant de te ruer dans la zone rp cependant, une petite chose s'impose, le recensement. Merci de bien vouloir passer dans ce sujet afin que nous puissions t'ajouter à toutes les listes nécessaires. Si tu fais partie d'un ou de plusieurs Sous-Groupes va finaliser ton inscription en postant dans leur sujet, et commencer à t'intégrer auprès de tes pairs. Une fois cela fait, nous te conseillons d'ouvrir une fiche de liens afin d'augmenter ton carnet d'adresse. C'est aussi un moyen idéal de trouver des partenaires RP !
Nous te conseillons d'ailleurs, avant de commencer à rp, de bien prendre soin de vérifier la période de jeu en cours afin de bien savoir comment dater tes sujets.

Axel Hirschfeld

Axel Hirschfeld
Einsicht

Revelio

MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. EmptyMer 7 Mar - 17:35

GNGNGN merci bibouuuu je m'en vais donc poser mes grosses pattes partout 8D



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MessageSujet: Re: Axel | Survivor.   Axel | Survivor. Empty

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